[15/08/2006 13:03:23] PARIS (AFP) Nées en 2001, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), qui mettent en relation des consommateurs à un cultivateur de proximité à qui ils préachètent sa récolte, se comptent aujourd’hui à près de 300 dans l’Hexagone. La première Amap a été créée en 2001 dans le Var par deux maraîchers, Denise et Daniel Vuillon, sur le modèle des Community supported agriculture (CSA), qu’ils avaient découvert aux Etats-Unis au cours d’un voyage. “Nous avons tout essayé : la coopérative, le supermarché, la vente directe. Le jour où la grande surface d’à côté a préféré acheté en plein été des tomates de Belgique plutôt que les nôtres, nous nous sommes dit +on marche sur la tête+ et nous avons décidé d’essyer autre chose”, raconte à l’AFP Mme Vuillon. Principe de base de l’Amap : le préachat par un groupe d’une soixantaine de consommateurs de la récolte d’un producteur, à un prix prenant en compte les charges de ce dernier et lui assurant une rémunération décente. Comme dans le système de la vente directe, le concept permet de court-circuiter la grande distribution mais il assure en outre au paysan un revenu minimum, les consommateurs étant en quelque sorte “abonnés” à la production. Depuis 2001, le concept a essaimé, de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur où on en compte une centaine, à l’Ile-de-France, où 25 sont en fonctionnement et 25 en projet, en passant par les Midi-Pyérénées, où une soixantaine d’Amap ont vu le jour, dont les premières Amap viande. Mercredi soir à Paris dans une salle associative du XIIe arrondissement. Comme chaque semaine, une quarantaine d'”Amapiens” sont réunis pour procéder à la distribution de légumes hebdomadaire.
Dans les paniers, des légumes de saison, des tomates aux formes et couleurs étranges – dites “Cornues des Andes” et “Roses de Berne” -, et, au choix, framboises ou cassis. “Chaque panier représente 5 kg de légumes en moyenne, que nous achetons environ 15 euros. C’est un bien meilleur rapport qualité-prix que dans les grandes surfaces”, explique Yvette Chaumont, 59 ans, pin’s “OGM, j’en veux pas” épinglé sur le revers de la veste. C’est la troisième saison que l’Amap du XIIe passe contrat avec Xavier Dandoit cultivateur à Provins (Seine-et-Marne). “Les Amap, c’est quasiment la seule solution viable pour quelqu’un qui produit des fruits et des légumes en Ile-de-France”, explique le paysan briard, qui consacre trois hectares de son exploitation au maraîchage, et le reste, une trentaine d’hectares, à la production de céréales. “Il n’y a pas de débouché à Rungis pour des fruits et légumes de plein champ, et les chaînes Bio pressurent les prix et se fournissent de plus en plus à l’étranger”, explique-t-il. L’Amap représente des heures et des heures de travail, bien plus que la culture céréalière, mais sans le maraîchage, Xavier Dandoit n’aurait pas pu conserver son exploitation, “trop petite pour être rentable”. En Ile-de-France, les consommateurs poussent à la création d’Amap, mais peinent à trouver des fournisseurs, dans une région passée depuis longtemps à la production céréalière. Seule solution : réimplanter des producteurs en Ile-de-France, comme s’apprête à le faire l’Amap du plateau de Saclay à Verrières-le-Buisson (Essonne). Le département a accepté de confier à l’AMAP quelques hectares lui appartenant à condition qu’elle y installe un maraîcher. |
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