[15/08/2006 09:01:01] WASHINGTON (AFP) La nomination d’Indra Nooyi, d’origine indienne, comme nouveau PDG de PepsiCo contribue certes à augmenter le pourcentage de femmes à la tête des grandes entreprises américaines mais la parité dans les postes à responsabilité demeure toujours un voeu lointain. A 50 ans, Mme Nooyi, actuellement directrice financière du géant des boissons gazeuses, va en prendre les rênes à partir du 1er octobre après le départ en retraite du PDG Steve Reinemund. Son arrivée dans la plus haute sphère de la direction d’une entreprise reste un événement alors que les Etats-Unis ne comptent en 2006 que 10 femmes PDG dans la liste des 500 entreprises américaines les plus riches. Avec Indra Nooyi elles seront 11 en octobre prochain. Une récente étude du groupe indépendant de recherches sur les femmes et le monde du travail, Catalyst, a calculé qu’il faudrait 40 ans pour que les femmes atteignent la parité avec les hommes dans les positions de dirigeants d’entreprises aux Etats-Unis. Le rythme de la progression de la présence de femmes dans ces postes est tombé l’an dernier à son plus bas niveau lors des dix dernières années avec une hausse d’à peine 0,23 point de pourcentage. “La croissance du nombre de femmes dans des positions dirigeantes s’est ralentie et donc si aujourd’hui il y a une excellente nouvelle pour l’une d’entre elles, cela montre quand même qu’il y a encore beaucoup à faire pour favoriser les femmes dans ce genre de postes”, a souligné Kara Helander, vice-présidente de Catalyst, interrogée par l’AFP. En fait plus de la moitié des sociétés du célèbre classement “Fortune 500” avaient moins de trois femmes directrices en 2005, selon les chiffres de Catalyst. Pour ce qui est des postes de PDG, l’arrivée de Mme Nooyi a propulsé le pourcentage de PDG féminines parmi ces 500 grandes sociétés à… 2,2%, alors que les femmes représentent plus de 46% de la population active américaine. Née à Madras en Inde, la future patronne de PepsiCo a poursuivi des études de gestion à l’Université de Yale, a fait ses armes chez Motorola entre autres avant d’entrer en 1994 dans le groupe de boissons pour se hisser en 2001 au poste de directrice financière. Elle accèdera en octobre dans le cercle très restreint des femmes dirigeant les entreprises les plus riches du pays. PepsiCo (33 milliards de dollars de CA) arrive au 61e rang de la liste des entreprises les plus riches. Quelques-unes des autres présidentes-directrices-générales jouissent déjà d’une certaine notoriété comme Meg Whitman, la patronne d’eBay, ou Anne Mulcahy celle de Xerox. Mais même sans PDG vedettes, l’étude de Catalyst a démontré que les entreprises ayant confié un grand nombre de postes à responsabilité à des femmes présentaient en moyenne une rentabilité financière plus élevée. “Les sociétés comptant un nombre élevé de femmes dans des fonctions dirigeantes ont eu l’an dernier de meilleurs résultats que celles qui avaient un petit nombre seulement de femmes dirigeantes avec un rendement rapporté au capital de 35% plus élevé et des dividendes pour les actionnaires de 34% plus élevés en moyenne”, a précisé Mme Helander. Enfin, les femmes de couleur aux Etats-Unis souffrent d’une double discrimination puisque leur pourcentage est encore plus faible que celui des femmes blanches lorsqu’il s’agit de postes à responsabilité dans le monde des affaires, selon Catalyst. Elles ne représente que 1,7% des postes de direction dans les 500 entreprises les plus riches. L’arrivée de l’Indienne Indra Nooyi, qui n’hésite pas à se montrer souvent en sari pour marquer son origine ethnique différente, est “une excellente chose” à cet égard, selon Mme Helander. “Elle va pouvoir servir de modèle aux femmes de couleurs dans ce pays”. |
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