Les monarchies du Golfe devraient investir 450 milliards de dollars à l’étranger

 
 
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Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, le 24 mai 2006 (Photo : Rabih Moghrabi)

[15/08/2006 18:40:01] WASHINGTON (AFP) Grâce au revenu du pétrole, les six monarchies du Golfe devraient atteindre un excédent de balance des comptes courants équivalent à 30% de leur PIB en 2006 et 2007 et investir près de 450 milliards de dollars à l’étranger, selon une étude publiée mardi par l’Institute of International Finance (IIF).

Les six monarchies du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) sont regroupées depuis 25 ans au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) dont le PIB par habitant a progressé à plus de 17.000 dollars lors des cinq dernières années, selon les chiffres de l’IIF, un institut américain qui compte quelque 355 banques et institutions financières internationales parmi ses membres.

La forte hausse des revenus du pétrole a propulsé le PIB des pays du CCG à près de 725 milliards de dollars cette année, selon les estimations publiées dans cette étude, ce qui classe le CCG devant les Pays-Bas au 16e rang des économies les plus riches du monde.

“Les statistiques sur les comptes en capitaux restent opaques, mais en se fondant sur les excédents des comptes courants, on découvre que les pays du CCG ont accumulé en 2005 des titres étrangers pour 167 milliards de dollars, portant le total pour les six dernières années à plus de 400 milliards de dollars”, a souligné le président de l’IIF, Charles Dallara.

“Sur la même base nous prévoyons que les flux d’investissement en provenance du CCG s’élèveront à au moins 450 milliards de dollars en 2006 et 2007”, a-t-il ajouté.

“Des projets d’une valeur de plus de mille milliards de dollars, essentiellement dans les infrastructures, sont soit déjà en cours soit prévus avec pour objectif de diversifier la base de l’économie des pays en question et de générer une plus grande valeur ajoutée en provenance de l’exploitation des hydrocarbures”, selon M. Dallara.

L’étude de l’IIF, qui table sur un prix toujours élevé du baril de pétrole brut (à 70 dollars en 2007), a calculé que les exportations du CCG vont atteindre l’année prochaine 544 milliards de dollars “soit plus que les exportations totales combinées du Brésil, de l’Inde, la Pologne et la Turquie”.

Toutefois, les chiffres et détails sur la destination précise des investissements à l’étranger des pays du CCG restent “opaques” selon l’étude de l’IIF.

“Cependant le gros des excédents de la région sert à financer des portefeuilles d’investissement”, estime l’IIF. Même la Banque des règlements internationaux n’a pu fournir des détails que pour environ 30% des flux de capitaux provenant des pays de l’Opep entre 1999 et 2005, en notant que de 60 à 80% des placements avaient été effectués en dollars, selon l’étude.

Autre indication apportée par l’IIF, le CCG a davantage tourné son attention vers les pays d’Asie, en particulier vers la Chine, devenue le second plus gros consommateur de pétrole du monde et le marché pour les produits pétrochimiques du Golfe ayant la plus forte croissance.

Par contre, note l’étude de l’IIF, “les investisseurs du CCG semblent être de plus en plus réticents à investir directement aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001”.

 15/08/2006 18:40:01 – © 2006 AFP