Deux ans après son adhésion au réseau Swift (un
réseau international de communication électronique entre acteurs des marchés
financiers ainsi que l’échange d’une grande variété de messages entre
banques), la Poste tunisienne a enregistré quelque 900 messages par mois (dont 250
émis et 650 autres reçus en 2005).
Les services de la Poste expliquent le niveau de ces messages par la
croissance de l’activité des services internationaux utilisant le système
Swift, dont l’application a été mise en place à la Poste tunisienne en 2004.
Le trafic de départ enregistré au niveau du service de message Swift à la
Poste tunisienne est encourageant : il est de l’ordre de 130 messages émis
et de 450 messages reçus par mois en 2004. Et selon les chiffres que nous
avons obtenus auprès des services de la Poste, l’année 2006 a enregistré la
réalisation de 3.500 messages reçus, soit un taux d’évolution de 114% par rapport à
2005. Ces chiffres sont le résultat de l’ouverture de comptes correspondants
à l’étranger et l’utilisation du réseau Swift pour les transferts des fonds
par mandat postal, explique-t-on à la Poste.
Quant aux messages NACK (erronés), ils ont augmenté de 7%, ce qui a incité
la Poste à proposer des séances de formation pour les utilisateurs. En même
temps, les messages ABORTED (reçus annulés) ont enregistré une nette
régression de 97%.
Toujours selon les services, la poste tunisienne serait aujourd’hui la
première institution postale africaine membre du réseau Swift.
Ceci étant, une question fondamentale demeure : jusqu’où la confidentialité
de la clientèle est prise en considération ?
La Poste tunisienne, comme d’ailleurs les autres institutions financières, n’a aucune emprise sur cette
situation, puisque chaque transaction effectuée en Tunisie (ou dans un autre
pays d’ailleurs) à travers le service Swift est automatiquement enregistrée
dans le système…
Par ailleurs, il faut savoir que la législation tunisienne en matière de
transfert d’argent est très stricte…
Rappelons que, il y a quelques mois, la Société SWIFT a reconnu avoir
transmis des données sur ses clients aux autorités américaines, en
l’occurrence le bureau de contrôle des avoirs financiers du département
américain du Trésor. Ce qui n’avait pas manqué de soulever un tollé général
au niveau de la clientèle de ladite société, basée à Bruxelles.
Face à l’embarras suscité par cette affaire, SWIFT a essayé de se justifier
en précisant sur son site Web “que notre principe fondamental a été de
préserver la confidentialité des données de nos utilisateurs, tout en nous
conformant aux obligations légales, qui nous sont faites dans les pays où
nous sommes présents».
Une telle problématique est intéressante à soulever afin de connaître les
limites entre ce qui relève du droit privé et ce qui est du droit national.
Nous posons cette question au moment où l’atout de la rapidité et de fiabilité
devient peut-être, un obstacle vis-à-vis de la confidentialité.