Selon
une étude du programme méditerranéen du Fonds Mondial de la Nature (wwf), la
région côtière du nord-ouest de la Tunisie figure parmi les 13 sites de la
Méditerranée qui se distinguent par leur richesse naturelle, par leur
biodiversité et par leurs espèces végétales et animales uniques.
La Tunisie, consciente que le patrimoine naturel tout autant que l’héritage
culturel ne sont pas par essence non renouvelables, a pris les mesures
requises pour sauvegarder les écosystèmes fragiles.
Le ministre du Tourisme, Tijani Haddad, estime que «l’écotourisme représente
un moyen très puissant pour valoriser la biodiversité, c’est-à-dire la
totalité des gènes, des espèces (animales, végétales, microorganismes) et
des écosystèmes».
Depuis, des efforts sont déployés par les autorités tunisiennes et le Fonds
Mondial de la Nature (wwf) pour la création d’un parc naturel côtier en vue
de tirer profit des avantages naturels de cette zone dans l’objectif de
promouvoir l’écotourisme, tout en contribuant à l’intégration des habitants
locaux dans le processus de développement durable.
S’étendant de Cap Serrat (gouvernorat de Bizerte), à la plage d’Ezzouaraa
(gouvernorat de Béja) et à Tabarka (gouvernorat de Jendouba), cette région
est propice au développement du tourisme écologique que la Tunisie se
propose de développer pour diversifier son produit touristique axé jusqu’ici
sur le balnéaire.
Cette région côtière de Kroumirie/Mogod se caractérise par la diversité des
paysages: dunes de sable recouverts de végétations rares, forêts de chêne
liège, étendues de sable et de pierre et bancs de coraux, longeant une mer
où vivent dauphins, tortues de mer et autres ressources halieutiques très
riches.
Les animaux vivant dans cette région sont principalement le cerf de
barbarie, la loutre, le chacal, le renard, le chat sauvage et le sanglier.
Un parc national a été créé, en 1993, à Jebel Chitana où se trouvent des
plans d’eau exceptionnels (lacs de montagne d’eau douce d’un genre très rare
en Tunisie).
Un pôle touristique a également vu le jour à Tabarka qui compte actuellement
33 unités touristiques d’une capacité d’accueil de 5.500 lits et attire
annuellement 150.000 touristes étrangers et près de 35% du marché intérieur.
Et pour ne rien oublier, empressons-nous de relever que les écologistes purs
et durs mettent en garde contre une mauvaise interprétation de
l’écotourisme. Ce dernier ne doit nullement consister à placer un hôtel au
beau milieu d’un splendide paysage, au détriment de l’écosystème local. D’où
tout l’enjeu de dénoncer la tendance de certains opérateurs à utiliser les
parcours en véhicules tout terrain, à y construire des piscines et
habitations dotées d’air conditionné. Une telle tendance ne fait que
marginaliser la faune, la flore et la communauté locales.
Ce genre d’activités est appelé «lavage vert» par les professionnels du
secteur, et cache un tourisme de masse conventionnel présenté comme «vert».
A bon entendeur.