[16/08/2006 18:03:33] PARIS (AFP) Les Etats-Unis, troisième destination mondiale, ont peiné à attirer cet été des touristes français amateurs de grands espaces et de circuits dans le Far-West, continuant ainsi à faire les frais de l’imbroglio autour des passeports électroniques. Avant même l’annonce d’un complot terroriste déjoué contre des avions à destination des Etats-Unis, l’Association de tour-opérateurs français (Ceto) avait noté une chute de 48% des réservations sur les six premiers mois de l’année. Une désaffection dont ont profité le Canada et le Mexique, avec des hausses respectives de 10% et 60% en juin de réservations de clients français. Et cette tendance pourrait encore se prolonger. “Les tour-opérateurs avaient l’espoir de voir repartir la destination à l’automne mais les menaces d’attentats risquent de freiner encore les ventes”, estime Isabelle Gelée, présidente du Visit USA Committee. Cette association de tour-opérateurs, hôteliers et compagnies aériennes avait pris la relève lorsque les Etats-Unis avaient fermé leur Office de tourisme à Paris il y a dix ans. Sur les quatre premiers mois de l’année, le nombre de Français arrivés aux Etats-Unis a baissé de 16,2% par rapport à 2005, selon le département du Commerce américain. L’an dernier, 879.000 Français avaient posé leurs valises sur le territoire américain. Première destination long-courrier des Français en dehors des Antilles, les Etats-Unis, qui avaient nettement reculé après les attentats du 11 septembre 2001, ont remonté la pente en 2004 avant de prendre un nouveau coup avec l’affaire des passeports. Depuis le 26 octobre 2005, seuls les détenteurs d’un passeport doté d’une photo numérique ou d’un passeport à lecture optique délivré avant cette date peuvent franchir les douanes américaines. A défaut, un visa est exigé. Un contentieux entre les syndicats de l’Imprimerie nationale et le ministère de l’Intérieur sur le choix du fabricant des passeports avait retardé la sortie en France de ce précieux sésame. Si les premiers passeports nouvelle génération exigés pour l’entrée sur le sol américain ont fini par été délivrés dès la mi-avril, le départ aux Etats-Unis continue à être synonyme de tracasseries administratives. Comme l’expérience vécue par ce couple de quadragénaires de la région parisienne, qui avait prévu de faire en juillet le tour en voiture de la Californie. “A la mairie, on nous a découragés, les délais pour un passeport électronique étaient trop longs”, raconte l’un d’entre eux. Le voyage a été reporté à l’an prochain. A l’automne dernier, des files d’attente s’étaient formées devant le consulat américain à Paris, submergé de demandes. “A l’époque, l’attente pour un visa pouvait atteindre trois mois, maintenant c’est trois jours”, assure Donald Wells, consul général des Etats-Unis. Pour lui, la “destination USA” n’est pas en baisse. D’octobre dernier à juillet, il a noté “une augmentation des demandes de visas de 10%”, hors démarches liées à l’absence de passeport électronique. Entretemps, plus de 750.000 Français ont reçu leur passeport électronique. Mais “tout n’est pas réglé”, commente Michel-Yves Labbé, PDG de Directours. “En province, les gens attendent parfois trois semaines avant d’avoir leur passeport”. Le chiffre d’affaires de Directours sur les Etats-Unis a baissé de 35% depuis le début de l’année. “Nous avons loupé la saison d’été”, regrette-t-il. |
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