Les prix du pétrole refluent à leur plus bas depuis deux mois

 
 
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Des courtiers en énergie à la Bourse de New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[17/08/2006 19:59:19] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont poursuivi jeudi leur reflux entamé en début de semaine, revenant à leur plus bas niveau en près de deux mois, en réponse aux signes de ralentissement économique aux Etats-Unis et d’apaisement des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le cours du “light sweet crude” pour livraison en septembre a reculé de 1,83 dollar, terminant la séance à 70,06 dollars, un plus bas de clôture depuis le 20 juin.

Les cours sont tombés en séance jusqu’à 70 dollars mais ne sont pas parvenus à franchir ce seuil malgré plusieurs tentatives.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour l’échéance d’octobre a perdu 1,25 dollar, clôturant à 71,58 dollars, après s’être replié jusqu’à 71,31 dollars, son plus bas depuis le 28 juin.

“Il semble que les inquiétudes concernant la croissance économique mondiale pèsent sur le marché”, a relevé Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards.

Les cours du brut ont perdu quelque 4 dollars cette semaine. Le repli a démarré lundi avec la mise en place d’un cessez-le-feu au Liban, après un mois de guerre entre Israël et le Hezbollah.

Le mouvement s’est ensuite accéléré après une série de données économiques confirmant l’hypothèse d’un ralentissement de l’économie américaine. Ce scénario noircit les perspectives de demande pétrolière car les Etats-Unis sont de loin les premiers consommateurs d’énergie, absorbant un quart de l’offre mondial de brut.

En outre, “le marché entre dans la période de l’année où la demande est la plus faible et il faudra que de nouveaux événements géopolitiques ou météorologiques (comme des ouragans, ndlr) interviennent” pour voir les cours remonter, a estimé Phil Flynn, analyste chez Alaron Trading.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a accru les inquiétudes mercredi en révisant à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2006, principalement en raison d’un recul de la consommation aux Etats-Unis.

Le cartel, qui fournit 40% de la production mondiale de brut, ne s’attend plus qu’à une croissance de 1,56% de la demande pétrolière cette année, contre 1,66% auparavant.

Les cours continuaient aussi de reculer en réaction à la fermeture seulement partielle du champ Prudhoe Bay en Alaska pour cause de corrosion sur des oléoducs du britannique BP. Le champ devait au départ fermer complètement, ce qui aurait fait perdre au marché toute la production de 400.000 barils par jour, au lieu de la moitié comme actuellement.

Les analystes soulignaient par ailleurs l’ampleur des stocks américains de pétrole, supérieurs de 14 millions de barils à leur niveau de l’an dernier, et “plus qu’adéquats à court terme”, selon Phil Flynn.

Ce dernier attribuait aussi la baisse des cours à des facteurs plus techniques tel que l’approche de l’expiration du contrat de septembre sur le “light sweet crude”.

“Il semble que quand nous approchons de l’expiration d’un contrat, la prime de risque est évacuée des cours et (…) que les prix touchent un niveau plancher avant de commencer à remonter”, a-t-il indiqué.

Le marché surveille désormais la date-butoir du 31 août, à laquelle l’Iran doit avoir suspendu son programme d’enrichissement d’uranium ou risquer de se voir imposer des sanctions par les Nations unies.

C’est la réaction de Téhéran à d’éventuelles sanctions qui inquiète le plus, le marché craignant que le pays ne riposte en coupant ses exportations de brut ou pire encore, en bloquant le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour le transport du pétrole du Golfe.

 17/08/2006 19:59:19 – © 2006 AFP