La Bourse de Paris, en pleine forme, aborde une semaine boursière tranquille

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[19/08/2006 09:13:42] PARIS (AFP) Après une semaine euphorique qui a porté le CAC 40 au plus haut niveau depuis trois mois, la Bourse de Paris pourrait poursuivre prudemment sa remontée, du fait d’un creux estival sans données macroéconomiques majeures ni résultats d’entreprises attendus.

Lors de la semaine écoulée, l’indice des principales valeurs françaises a regagné 3,01% pour terminer à 5.135,69, signant sa quatrième meilleure performance hebdomadaire depuis le début de l’année et portant sa progression depuis le premier janvier à 8,92%.

Après les turbulences du printemps, qui avaient vu le CAC 40 effacer en quelques semaines la totalité de ses gains annuels, le marché parisien a donc continué à se reprendre, profitant d’une conjonction de facteurs favorables.

Outre une nette décrue des prix du pétrole, permise par l’entrée en vigueur de la trêve au Liban, les actions ont également bénéficié selon les opérateurs d’indicateurs d’inflation rassurants aux Etats-Unis, qui ont soulagé des investisseurs jusque-là très inquiets des risques de durcissement de la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed).

La hausse des prix américains commence en effet à montrer des signes de ralentissement, avec une progression de 0,2% seulement de l’indice de base (hors alimentation et énergie) en juillet annoncée mercredi.

Pour François-Xavier Chevallier, chef stratégiste de la maison de courtage CM-CIC, “les marchés sont portés à la hausse et cette hausse d’été pourrait se poursuivre mais avec un risque de piquer à nouveau du nez en septembre”, pour peu que les inquiétudes sur la politique monétaire de la Fed et l’ampleur de la reprise économique européenne ressurgissent.

Or selon ce spécialiste des marchés, ces deux sources d’incertitudes sont loin d’avoir disparues en dépit de l’euphorie actuelle: “Les marchés sont sur un petit nuage et croient que l’inflation est maîtrisée à cause de quelques indices mais je ne pense pas que les risques d’inflation aient disparus”, explique-t-il, ce qui devrait inciter la Fed à maintenir sa vigilance.

Par ailleurs, “le cycle économique européen est actuellement en plein boom mais la croissance devrait plafonner fin 2006/début 2007, notamment parce que la hausse de TVA (programmée en janvier 2007 outre-Rhin, ndlr) risque de freiner la reprise allemande”, ajoute M. Chevallier.

La prudence reste donc de mise, alors que les investisseurs seront privés la semaine prochaine de catalyseurs, en l’absence de statistiques ou résultats d’entreprises susceptibles de les guider.

Du côté des sociétés, aucune grande entreprise française ni américaine n’a prévu d’annoncer de chiffres, le seul rendez-vous notable de la semaine étant les résultats semestriels du géant agroalimentaire suisse Nestlé, mercredi, pour lequel le cabinet Natexis Bleichroeder attend un bénéfice net en hausse de 7%.

L’agenda macroéconomique n’est guère mieux garni pour les prochaines séances: les investisseurs attendent seulement la seconde estimation de la croissance française au deuxième trimestre (mardi), et les ventes mensuelles de logements anciens (mercredi) et neufs (jeudi) aux Etats-Unis.

Cependant, des surprises ne sont pas exclues, préviennent les courtiers, qui rappellent que les rumeurs de marché peuvent facilement trouver écho lors de telles périodes de calme, comme l’an dernier lorsque des spéculations sur un rachat par l’américain PepsiCo avaient fait flamber en pleine torpeur estivale le cours de Bourse de Danone.

Euronext

 19/08/2006 09:13:42 – © 2006 AFP