L’économie reste le talon d’Achille de Bush et de ses conseillers

 
 
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Le président américain George W. Bush, le 18 août 2006 à Camp David (Photo : Mandel Ngan)

[19/08/2006 09:38:13] WASHINGTON (AFP) Qu’elle aille bien ou mal, l’économie reste le talon d’Achille du président américain George W. Bush qui peine à capitaliser sur les bonnes nouvelles, au grand dam de ses conseillers.

Selon un sondage du l’institut Pew publié jeudi, 59% des Américains déplorent la gestion économique du président Bush, contre 33% qui l’approuvant, soit une chute par rapport aux 60% d’avis favorables enregistrés en 2002.

Les conseillers de George W. Bush ont dit vendredi leur frustration face à cette situation, peu après une réunion avec le président visant à faire le point sur les mesures qui peuvent permettre à l’économie américaine de “continuer à entraîner le monde”, pour reprendre les termes de M. Bush.

“Notre économie a des bases fortes et solides. Du fait de nos baisses d’impôts, les travailleurs américains et leurs familles ainsi que les petites entreprises peuvent garder une plus grande part de l’argent qu’ils ont gagné, et ils utilisent cet argent pour faire avancer notre économie”, a assuré M. Bush lors d’une conférence de presse.

Pourtant son secrétaire au Trésor Henry Paulson a reconnu que ce genre de message passait mal, à trois mois des élections de mi-mandat.

“C’est la question à 100.000 dollars”, a-t-il estimé, alors qu’il était interrogé après cette réunion sur les raisons de l’insatisfaction des Américains.

“Je pense que la raison principale est que beaucoup d’Américains ne ressentent pas les bénéfices” même s’ils sont “sans contexte plus riches du fait de la croissance et des créations d’emplois”, a-t-il assuré lors d’une conférence téléphonique.

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Le secrétaire au trésor américain Henry Paulson, le 1er août 2006 à New York (Photo : Stan Honda)

Le prix de l’énergie et les coûts des soins médicaux notamment pèsent lourd sur la perception qu’ont les Américains de leur richesse personnelle, selon lui.

“Je suis optimiste sur le fait que, si nous pouvons garder la création d’emplois et la productivité élevées, les salaires augmenteront ensuite”, a ajouté M. Paulson.

Selon l’institut Pew, les trois dossiers qui intéressent le plus les Américains à l’approche des élections au Congrès sont l’éducation, le prix de l’essence et la santé. L’Irak n’arrive qu’en quatrième place.

Edward Lazear, le chef des conseillers économiques de la Maison Blanche, a pour sa part estimé que le mécontentement sur l’Irak pouvait faire de l’ombre aux efforts du gouvernement Bush pour “vendre” l’économie.

“Nous savons que plus les sondages sont concentrés sur l’économie, plus les réponses sont positives”, a-t-il affirmé.

M. Lazear a souligné que des indicateurs tels que la confiance et les dépenses des consommateurs, le pourcentage d’actifs dans la population et l’investissement des entreprises étaient à de hauts niveaux et que cela reflétait mieux le sentiment réel des Américains.

“Ils révèlent un comportement qui ne se traduit pas dans les sondages” a-t-il assuré.

Le directeur des affaires budgétaires à la Maison Blanche, Rob Portman, a estimé que “nous n’avons probablement pas fait un travail excellent pour communiquer sur la vigueur de notre économie”.

C’est la volonté d’améliorer cette communication qui avait conduit au remplacement de l’ancien secrétaire au Trésor, John Snow, par Henry Paulson en juillet.

C’est elle aussi qui avait amené le Trésor à organiser, pendant quelques mois cette année, des points mensuels sur l’état de l’économie américaine.

Mais peut-être l’équipe économique de Bush a-t-elle manqué le coche en ne réussissant pas à faire passer le message en début d’année, alors que l’économie connaissait une croissance de 5,6% et un chômage au plus bas.

Aujourd’hui la croissance est entrée dans une phase de ralentissement, et le taux de chômage est remonté de 4,6 à 4,8% le mois dernier.

 19/08/2006 09:38:13 – © 2006 AFP