[20/08/2006 07:04:16] LONDRES (AFP) Le cours du jus d’orange a triplé depuis 2004 et atteint son plus haut niveau depuis seize ans cette semaine à New York, dopé par la crainte d’une petite récolte en Floride et le risque de dégâts encore plus importants en cas d’ouragan dans cette région du sud-est des Etats-Unis. Sur le marché de New York où s’échange le produit, le cours du jus d’orange pour livraison en septembre a atteint 1,876 dollar la livre (450 grammes) jeudi, son plus haut niveau depuis juillet 1990. Il a bondi de 50% depuis le début de l’année et de plus de 200% depuis 2004, lorsqu’il ne valait que 60 cents américains. La nouvelle poussée de fièvre cette semaine a été déclenchée par la publication, mercredi, de l’estimation de production d’Elizabeth Steger, une analyste du secteur réputée en Floride. Elle a fait peur aux marchés en prédisant que la récolte floridienne tomberait à 123 millions de cartons de 90 livres (41 kg) en 2007, bien en dessous des quelque 153 millions récoltés cette année, et ce sans même prendre en compte l’impact d’un éventuel ouragan. C’est aussi bien inférieur à l’estimation de 160 millions de cartons de la société Louis Dreyfus, publiée la semaine dernière, et à celle de 151 millions donnée en juillet par le ministère américain de l’Agriculture. “Ce serait une récolte minuscule”, souligne James Cordier, opérateur à la maison de courtage Liberty Trading, en Floride. “Le pic de la saison cyclonique a lieu le 10 septembre en Floride. Si on a une quelconque perte de production à cause de tempêtes tropicales, on pourrait voir le jus d’orange évoluer à 2,20 ou 2,30 dollars”, prévient-t-il. “La seule frayeur que déclencherait une prévision d’ouragan ferait grimper le cours au-dessus de 2 dollars”, relève-t-il. La Floride fournit 98% de la production de jus d’orange des Etats-Unis. Les autres Etats qui cultivent des oranges, comme le Texas ou la Californie, les vendent sous forme de fruit et non de jus. Or la récolte floridienne a chuté d’environ 40% au cours des deux dernières années en raison des dommages causés par le passage de plusieurs ouragans dévastateurs. Avant 2004, cet Etat produisait chaque année entre 220 et 230 millions de cartons, ce qui faisait des Etats-Unis le premier producteur mondial de jus d’orange, un rang désormais occupé par le Brésil. Pour les agriculteurs américains, le cauchemar n’est peut-être pas encore terminé, car le Centre national des ouragans, basé à Miami, a prédit une saison des ouragans à nouveau “très active” cette année, avec jusqu’à quatre cyclones pouvant frapper les Etats-Unis d’ici fin novembre. Les amateurs de “Tropicana” ou autres jus du fruit floridien pourraient aussi être les prochaines victimes, car les supermarchés, pas seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde, risquent d’augmenter leurs prix pour compenser la flambée des prix de gros. L’Association britannique des boissons sucrées non-alcoolisées prédit ainsi que le prix du pack de jus d’orange pourrait gagner jusqu’à 25% cette année en raison des problèmes en Floride. |
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