[21/08/2006 10:44:56] FRANCFORT (AFP) L’Allemagne pourrait enregistrer un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) d’au moins 2% cette année, indique lundi le président de la Banque centrale, Axel Weber, dans une interview au quotidien populaire Bild. “La croissance économique a déjà commencé l’an dernier et va se poursuivre avec dynanisme”, estime M. Weber. “Il est possible que nous ayons cette année un taux de croissance avec le chiffre deux avant la virgule”, poursuit-il. La Bundesbank revoit ainsi en nette hausse sa prévision de croissance du PIB, puisqu’elle tablait auparavant sur une augmentation d’environ 1,5% cette année. Du côté du gouvernement, la prévision annuelle de croissance est toujours de 1,6%, mais le ministre des Finances Peer Steinbrück a déjà estimé en juin qu’elle serait dépassée. Certains économistes tablent sur 2%, du jamais-vu depuis 2000 et le boom des nouvelles technologies, un optimisme soutenu par la publication la semaine dernière d’un PIB au deuxième trimestre en hausse de 0,9% comparé au premier. Elément positif, “la croissance a été soutenue par les exportations, mais aussi, de plus en plus, par la demande intérieure”, longtemps hésitante, souligne la Bundesbank dans son rapport mensuel. L’Allemagne a notamment profité de l’effet Mondial-2006 de football. “Mais nous ne devrions pas être trop optimistes. Des risques existent toujours”, nuance M. Weber, avec en ligne de mire de nouvelles augmentations des prix du pétrole toujours possibles, des taux de change défavorables aux exportations allemandes, mais aussi le relèvement prévu par le gouvernement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16% à 19% l’an prochain. “L’augmentation des impôts va donner un coup d’amortisseur à la reprise” et “le pouvoir de consommation des ménages va encore être réduit”, selon M. Weber, qui appelle une nouvelle fois le gouvernement à faire des économies. Les inquiétudes liées à un relèvement de la TVA ont déjà commencé à peser sur le moral des chefs d’entreprise, souligne encore la Banque centrale dans son rapport mensuel. Le recul de la composante des attentes sur six mois de l’indice Ifo en juillet montre que les effets négatifs de cette mesure “ont été pris en compte pour la première fois”, selon le rapport. Les consommateurs eux aussi se montrent plus sceptiques, rappelle la Bundesbank. Il est important à présent qu’une amélioration sur le front du chômage fournisse une base solide à la croissance, souligne encore l’institut. “Les chiffres du chômage ont nettement reculé”, note M. Weber. Pour autant, “le nombre de chômeurs ne va vraisemblablement pas tomber sous les 4 millions cette année et l’an prochain.” En juillet, le nombre de chômeurs s’est élevé à 4,386 millions. |
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