[21/08/2006 20:28:13] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont rebondi lundi après que l’Iran eut réitéré son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium, le marché craignant que des sanctions soient imposées contre ce gros producteur d’or noir. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour l’échéance septembre, qui expire mardi soir, a pris 1,31 dollar, clôturant à 72,45 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a engrangé 1,10 dollar, terminant à 73,40 dollars. “L’attention du marché s’est reportée du Liban sur l’Iran”, a souligné Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards. Les prix du pétrole avaient perdu quelque 4 dollars en début de semaine dernière, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, avant de se mettre à remonter vendredi, en raison d’un regain d’inquiétudes sur l’Iran. Téhéran doit répondre formellement mardi à une offre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne lui ayant été présentée en juin et visant à le convaincre d’arrêter d’enrichir de l’uranium. Un refus lui fait courir le risque de sanctions de l’Onu, qui lui a donné jusqu’au 31 août pour se plier à ses demandes. Or, “les déclarations des responsables iraniens durant le week-end semblent pencher vers un rejet de l’offre, si celle-ci signifie cessation de l’enrichissement d’uranium”, a remarqué John Kilduff, analyste à la maison de courtage Fimat. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hamid Reza Assefi, a affirmé dimanche que la suspension de l’enrichissement “n’est pas au programme de la République islamique”. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a même affirmé lundi que l’Iran allait poursuivre son programme nucléaire “avec force”. L’Iran a également conduit ce week-end des manoeuvres militaires destinées à préparer l’armée iranienne face à toute menace extérieure, testant notamment des missiles tactiques terre-terre. Parallèlement, le président américain George W. Bush a réclamé lundi que le Conseil de sécurité de l’Onu décide rapidement des sanctions contre l’Iran si ce dernier n’accepte pas de suspendre l’enrichissement d’uranium à l’expiration de l’ultimatum du 31 août. La réaction de la République islamique à d’éventuelles sanctions inquiète le marché, car ce pays est le quatrième producteur mondial de brut avec 4 millions de barils par jour, dont environ 2,7 millions sont exportés. Ce que le marché redoute le plus, c’est que Téhéran réagisse en coupant ses exportations de brut ou, pire encore, en bloquant le détroit d’Ormuz, passage stratégique par où transite 20% du trafic mondial de pétrole. D’après les analystes, les prix devraient également rester soutenus par l’entrée dans la période la plus active de la saison cyclonique dans l’Atlantique, et par l’instabilité géopolitique en Irak et au Nigeria, tandis que le marché examine les retombées de la fermeture partielle du champ de Prudhoe Bay en Alaska, et surveille les signes de ralentissement économique aux Etats-Unis. |
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