[22/08/2006 15:30:14] PARIS (AFP) Les prix à la pompe des carburants s’approchent de leurs records, à quelques jours de la rentrée qui pèse déjà sur les budgets des Français, incitant le gouvernement à chercher des moyens d’alléger leur facture. “Les prix moyens à la pompe pour le sans plomb 95 sont aux alentours de 1,32-1,33 euro par litre et 1,12-1,13 pour le gazole, nous sommes à 2 centimes des records”, a déclaré mardi à l’AFP le délégué général de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky. Cela signifie que les prix peuvent dépasser 1,40 euro dans certaines stations. Le record avait été atteint pour le sans plomb le 24 juillet, lorsque le litre se vendait en moyenne 1,34 euro. Le gazole est un peu plus stable, il était monté à 1,1235 euro. “C’est insoutenable pour le consommateur”, estime Julien Dourgnon, directeur des études à UFC-Que choisir, qui stigmatise de nouveau les profits exceptionnels engrangés par les groupes pétroliers. “Sur 100 euros payés en plus par le consommateur, il y en a 70 qui reviennent au pétrolier”, a-t-il affirmé à l’AFP. Face à l’inflation de la facture, le gouvernement cherche des solutions. D’autant que la rentrée est traditionnellement une période de dépenses pour les Français, qui doivent faire face aux frais de scolarité, au paiement du dernier tiers de l’impôt sur le revenu, ou encore à l’approvisionnement en fioul pour l’hiver. Ainsi, le gouvernement réfléchit à l’instauration d’un “chèque transport” qui serait versé aux Français pour les aider à supporter les frais de déplacements professionnels, comme le demandent les syndicats. Pour sa part, le ministre de l’Economie Thierry Breton va “certainement reconvoquer” les groupes pétroliers au mois de septembre, comme il l’avait fait l’an dernier à pareille époque. “Les pétroliers peuvent faire des profits. Je les ai convoqués l’année dernière pour lisser ces profits et je vais même certainement les reconvoquer au mois de septembre”, avait déclaré M. Breton le 11 août, le jour de l’annonce d’une croissance exceptionnelle au deuxième trimestre, portée par l’appétit de consommation des Français. L’accord conclu avec les pétroliers à l’automne 2005 a pris fin théoriquement début 2006. Mardi à Bercy, on affirmait que cette réunion allait “certainement” avoir lieu à la “rentrée”, sans plus de précisions. “Nous n’avons pas reçu de convocation”, a déclaré M. Schilansky, mais “s’il nous convoque nous irons”. Toutefois, selon lui, “aller plus loin” que le lissage, “c’est quand même assez difficile”. De toute façon, selon l’UFC, “dans la mesure où le prix est structurellement élevé, le lissage ne joue plus, ça ne sert à rien”. “Nous faisons aujourd’hui le constat de l’échec total du plan Breton établi en 2005”, dit M. Dourgnon. L’UFC-Que choisir propose notamment “une taxation exceptionnelle des bénéfices de Total qui irait au développement des transports urbains de proximité”. Après un bénéfice record de 12 milliards d’euros en 2005, en hausse de 31%, le groupe pétrolier Total a encore dégagé 7,124 milliards de profits au premier semestre 2006. |
||
|