Accélération confirmée pour la croissance française au 2e trimestre

 
 
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La croissance du PIB français au 2ème trimestre 2006

[22/08/2006 13:42:35] PARIS(AFP) L’Insee a confirmé mardi que la croissance française avait connu un spectaculaire rebond au deuxième trimestre 2006, progressant de 1,1%, du jamais vu depuis fin 2000, une performance qui rend de plus en plus crédible une croissance de 2,5% cette année.

La première estimation de l’Insee, le 11 août, avait fait l’effet d’un coup de tonnerre en annonçant une fourchette de progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,1% à 1,2% au deuxième trimestre, alors que les économistes tablaient plus modestement sur 0,6% à 0,7%.

La deuxième estimation, publiée mardi, confirme la bonne performance réalisée par l’économie française au printemps, même si c’est le bas de la fourchette qui a été retenu.

Quant à l’acquis de croissance sur l’ensemble de l’année, c’est-à-dire le niveau de progression que le PIB est assuré d’atteindre en cas de croissance nulle pour le restant de l’année, il est désormais de 1,9%, ce qui permet à la plupart des économistes de considérer un taux de croissance de 2,5% pour 2006 comme “tout à fait réaliste”.

Dès la publication de la première estimation de l’Insee le 11 août, le ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, avait salué des chiffres “tout à fait exceptionnels”, soulignant qu’une telle progression trimestrielle ne s’était vue que trois fois en 20 ans.

L’Insee explique cette fois-ci plus en détails cette accélération. Le fait majeur est le rebond des investissements des entreprises (+1,8%), qui ont également reconstitué leurs stocks, ce qui contribue positivement à la croissance du deuxième trimestre à hauteur de 0,8 point (-0,7 point au premier trimestre).

“C’est important car ça signifie que les entrepreneurs ont pris acte de l’affermissement de la conjoncture (sous l’effet notamment de la vigoureuse reprise allemande) et se sont départies, au moins provisoirement, de leur posture attentiste”, explique Alexander Law, de la société d’analyses sectorielles Xerfi.

Sans surprise, la consommation des ménages, même si elle progresse moins qu’au premier trimestre (+0,7% contre +0,9%), reste une composante essentielle de la croissance, à laquelle elle contribue à hauteur de 0,4 point.

Le commerce extérieur, en revanche, a pesé sur la croissance (-0,5 point) pour cause de ralentissement des exportations et de progression des importations. Cet élément conduit, parmi d’autres, les conjoncturistes à mettre un bémol à leur enthousiasme.

“Alors que la conjoncture tant intérieure qu’extérieure est particulièrement porteuse, l’économie française n’en tire toujours qu’un parti limité en raison de ses difficultés structurelles d’offre”, déplore Mathieu Kaiser (BNP Paribas).

Quant à Alexandre Bourgeois (Natexis Banques populaire), il estime que les bons résultats actuels de l’économie française ne font “que corriger la déception de l’an dernier” avec une croissance de 1,2%. Pour lui, la France, loin d’afficher des performances extraordinaires, “se situe plutôt dans la moyenne des pays européens”, toujours “bien loin de la croissance américaine (3,5 % sur la période)”.

La troisième et dernière publication de l’Insee concernant les chiffres de la croissance au 2e trimestre est attendue le 29 septembre.

 22/08/2006 13:42:35 – © 2006 AFP