[22/08/2006 17:13:47] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole se sont stabilisés mardi après que l’Iran eut invité les grandes puissances à continuer à négocier sur son programme nucléaire, ce qui repousse – mais n’écarte pas – le risque de sanctions contre ce gros producteur d’or noir. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord reculait de 7 cents à 73,31 dollars pour livraison en octobre vers 16H00 GMT. A New York, le baril de “light sweet crude” sur l’échéance de septembre, qui expire mardi soir, baissait de 5 cents à 72,40 dollars. Les prix restaient environ trois dollars au-dessus de leur plus bas depuis deux mois atteint vendredi à New York, à 69,60 dollars. Le négociateur en chef du nucléaire iranien, Ali Larijani, a invité les grandes puissances à “négocier” dès mercredi sur leur offre visant à convaincre l’Iran de suspendre l’enrichissement d’uranium, sans indiquer si Téhéran entendait se plier à cette demande. La suspension de l’enrichissement est une condition préalable à l’offre de coopération des grandes puissances. Or Téhéran a déjà exclu une telle éventualité, ce qui lui fait courir le risque de sanctions de l’Onu une fois la date-butoir du 31 août dépassée. “Ces sanctions pourraient être d’abord légères”, a souligné John Kilduff, de la maison de courtage Fimat, évoquant par exemple “l’interdiction de certains déplacements ou des gels d’actifs”. Elles pourraient toutefois “rapidement se durcir devant l’intransigeance iranienne et l’insistance des grandes puissances occidentales”, selon l’expert. Les Etats-Unis n’ont jamais exclu une option militaire en dernier recours, et l’Iran a évoqué la possibilité de couper ses exportations de brut si nécessaire, ce qui entretient la nervosité sur le marché. Quatrième producteur mondial de brut avec 4 millions de barils par jour, dont environ 2,7 millions sont exportés, l’Iran pourrait aussi bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20% du trafic pétrolier mondial. Toutefois, d’après Catherine Hunter, analyste chez Global Insight, “le secteur clef du pays, le pétrole, reste relativement protégé à présent, étant donné son importance pour l’approvisionnement mondial et l’économie internationale”. “Des sanctions limitées ne sont désormais plus aussi impossibles à envisager qu’avant, même si elles prennent des mois à être adoptées. Mais des sanctions directes contre l’investissement énergétique ou le trafic pétrolier restent improbables”, a-t-elle jugé, rappelant les différends existant sur ce point au sein même du Conseil de sécurité de l’Onu. La Chine et la Russie s’opposent à des sanctions contre l’Iran, l’Europe est favorable à des sanctions limitées et épargnant le pétrole, et les Etats-Unis sont pour “toute la panoplie de mesures pacifiques disponibles via le Conseil de Sécurité”, a résumé l’analyste. |
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