[23/08/2006 20:53:28] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont reculé mercredi, après l’annonce d’une hausse inattendue des réserves américaines d’essence, qui a rassuré les courtiers sur l’approvisionnement américain en carburant alors que la saison des grands déplacements estivaux touche à sa fin. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre a perdu 1,34 dollar, clôturant à 71,76 dollars. A Londres, le Brent de la Mer du Nord pour livraison en octobre a perdu 1,22 dollar à 72,02 dollars. Dans son rapport hebdomadaire, le département américain de l’Energie (DoE) a fait état mercredi d’une hausse des réserves d’essence de 400.000 barils la semaine dernière, à la grande surprise des analystes qui tablaient sur un recul de plus de 2 millions de barils. Le ministère a également signalé une baisse des stocks de brut moitié moins importante qu’attendu, de 1,35 million de barils. Ce rapport était de nature à faire baisser les cours, selon Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards. “La baisse des stocks de brut était moindre qu’attendue et la hausse des réserves d’essence était non seulement imprévue mais aussi contraire aux tendances saisonnières”, a-t-il indiqué. En outre, la hausse du taux d’utilisation des raffineries (de 91,5% à 92,8%) est une “bonne nouvelle” car cela signifie que “les raffineurs peuvent reprendre les opérations après les réparations dues aux ouragans de l’an dernier”, a ajouté M. O’Grady. Les infrastructures pétrolières américaines avaient été durement endommagées par les ouragans Katrina et Rita qui avaient touché la côte du golfe du Mexique en août et septembre 2005. “Avec des stocks d’essence dans le haut de leur moyenne d’évolution, les opérateurs sont plutôt sûrs que les approvisionnements d’essence sont abondants, à moins d’une interruption de production majeure dans les prochains jours”, ont souligné les analystes du DoE. Les analystes s’attendent par ailleurs à voir la demande américaine de carburant diminuer avec la fin de la saison des grands déplacements estivaux. Cela devrait amener le marché à “reporter son attention de l’essence vers les produits distillés”, selon les analystes du DoE, en particulier vers le fioul de chauffage, dont les stocks sont très surveillés avant l’hiver. Les stocks de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), ont à cet égard augmenté de 2,3 millions de barils la semaine dernière, quatre fois plus que prévu, et restent dans le haut de leur moyenne d’évolution pour cette saison. Cependant, “le marché du pétrole continue à affronter de nombreuses incertitudes”, ont souligné les analystes du DoE. “La saison des ouragans est loin d’être terminée. La situation entre les Etats-Unis et l’Iran concernant le programme de ce dernier continue de dominer le marché pétrolier (et de soutenir les cours) et les appréhensions concernant des interruptions de production ailleurs dans le monde subsistent”, ont-ils notamment énuméré. L’Iran s’est engagé mardi à négocier “sérieusement” avec les grandes puissances sur son programme nucléaire. Le pays a jusqu’au 31 août pour suspendre l’enrichissement d’uranium ou risquer des sanctions de l’Onu. Le marché craint que l’Iran ne réplique à toute sanction en coupant ses exportations de brut, estimées à 2,7 millions de barils par jour, ou en bloquant le détroit d’Ormuz par lequel transite 20% du trafic pétrolier mondial. |
||
|
