[24/08/2006 15:30:21] BRUXELLES (AFP) Confronté au déclin de la photographie traditionnelle, son métier d’origine, le spécialiste belge du traitement de l’image Agfa-Gevaert a annoncé jeudi la suppression de près de 2.000 postes, soit 15% de ses effectifs, avec l’espoir de relancer la machine. Après l’annonce fin juin d’un important plan de restructuration sur trois ans, le couperet est tombé jeudi pour salariés de l’entreprise: ce sont finalement 1.990 postes qui seront concernés par ces coupes claires. Dans le détail, 945 postes seront supprimés en Belgique, essentiellement au siège social du groupe à Mortsel, près d’Anvers (nord), 615 emplois dans le reste de l’Europe et 430 dans le reste du monde. Ancien grand nom du papier photo grand public reconverti dans le traitement de l’image pour l’industrie, Agfa-Gevaert a été confronté ces dernières années, comme Kodak et Fuji, au déclin de la photographie traditionnelle, âprement concurrencée par la technologie numérique. En 2004, le groupe, dont les origines remontent à la fin du 19e siècle, avait déjà dû se résoudre à liquider sa division AgfaPhoto, en cessation de paiement. Depuis, le groupe peine toujours à défendre ses marges, affecté qu’il est par la flambée des coûts des matières premières, l’aluminium et l’argent. Le 12 mai, l’argent a ainsi atteint son plus haute valeur depuis 25 ans. Il y a deux mois, l’entreprise a fini par annoncer qu’afin de réduire une nouvelle fois ses coûts, elle allait se scinder en trois unités distinctes: une unité Materials, spécialisée dans la production de films spécialisés, une unité Graphics, active dans l’imprimerie, et HealthCare, pour le secteur des soins de santé. Néanmoins, le groupe n’avait pas alors chiffré le nombre de suppression de postes. Il s’était contenté d’indiquer son intention de réaliser des économies annuelles de 250 millions d’euros d’ici 2008. Les frais engagés pour mettre en oeuvre cette restructuration devraient avoisiner les 250 millions. Pour le PDG d’Agfa, Marc Olivié, ce programme de réduction des coûts est “nécessaire (…) face au déclin continu et chaque jour plus rapide des marchés traditionnels et face à la nécessité de poursuivre notre investissement sur les marchés porteurs”. “C’est sans doute le minimum qu’il fallait pour maintenir Agfa dans la compétition”, acquiesce Arnaud Goossens, analyste chez ING. Si Marc Olivié a assuré jeudi qu’il “fournirait tous les détails de ce plan aux partenaires sociaux au cours des semaines à venir”, il a toutefois refusé de préciser s’il y aurait ou non des licenciements secs, estimant la question prématurée. Malgré l’ampleur du plan social annoncé, les syndicats sont restés relativement calmes à Mortsel. “Nous gardons notre énergie jusqu’à ce que la direction clarifie la situation. On nous a promis qu’il n’y aurait pas de licenciements secs, mais nous voulons le voir avant de le croire”, a commenté jeudi un délégué du syndicat socialiste FGTB, Bruno Verlaeckt. “Prêts à offrir toute l’aide et l’accompagnement qui pourraient être demandées dans le cadre des négociations sociales”, le ministre fédéral de l’Emploi, Peter Vanvelthoven, et Frank Vandenbroucke, son homologue du gouvernement flamand, ont également souhaité que la restructuration se déroule “de la meilleure manière possible, notamment pour l’emploi”. Jeudi, les marchés boursiers ont réagi très positivement à ces nouvelles de restructuration, le titre bondissant de 10,83% à 18,63 euros vers 16H00 (14H00 GMT) sur la bourse Euronext de Bruxelles. Ils saluaient également les bonnes performances du groupe, qui au 2e trimestre a enregistré une hausse de son bénéfice (+27% à 28 millions d’euros) là où les analystes attendaient un repli. |
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