[25/08/2006 06:32:32] TOKYO (AFP) Les chercheurs japonais parient sur la lumière visible artificielle comme nouveau moyen de transmission d’informations, une technologie avec un fort potentiel commercial qui pourrait, par exemple, transformer les éclairages publics en émetteurs de messages multimédias. Si l’idée d’exploiter la lumière comme véhicule de signaux n’est pas neuve, le projet d’utiliser la lumière visible est très récent, moins de cinq ans. “La lumière est déjà employée depuis longtemps au quotidien par des millions de personnes pour transmettre des données. Par exemple lorsqu’un téléspectateur se sert de sa télécommande infrarouge pour changer de chaîne”, explique le professeur Nakagawa, président d’un consortium d’industriels japonais pour la communication en lumière visible (VLCC). Toutefois, ce mode de transmission utilise la lumière infrarouge située à l’extérieur du spectre visible par l’oeil humain. L’idée “lumineuse” des chercheurs japonais est d’exploiter la lumière générée par une diode (LED), similaire à celle que l’on trouve dans des lampes de poche ou les feux de signalisation, pour transporter des données. Il s’agit de faire clignoter rapidement ces LED en fonction du contenu à transmettre pour véhiculer un signal (texte, image, son, vidéo) qu’un terminal de réception, par exemple un téléphone portable avec caméra, saura décoder à l’aide d’un logiciel spécial. Par rapport aux autres technologies de transmission d’informations, le recours à la lumière visible offre beaucoup d’avantages, soulignent les scientifiques. Ainsi, il permet de porter la puissance d’éclairage à plusieurs dizaines de watts, et donc augmenter la portée ou les débits, sans danger pour les yeux. Ce qui est impossible avec l’infrarouge. Par ailleurs, contrairement aux technologies de transmission sans fil à micro-ondes comme Wifi, la lumière visible n’est pas accusée de comporter des risques pour la santé. “On peut l’employer partout, sans licences d’occupation du spectre, y compris dans les hôpitaux”, arguent les avocats de la lumière visible. Le vice-président du VLCC et professeur de l’université de Tokyo, Ken Sakamura, voit dans cette technologie un moyen d’offrir de façon simple et sûre de nouveaux services pour “faciliter la vie des gens”. Installé dans des bureaux, un tel système pourrait par exemple permettre de diffuser par les plafonniers des informations à destination des PC de tous les salariés, sans passer par un quelconque réseau filaire ou sans fil. Pour tester le système, des panneaux publicitaires et d’informations ont déjà été implantés dans la gare de Nagoya (centre du Japon). Outre l’affichage visible (une photo par exemple), les LED transmettent aussi un message sonore que peuvent recevoir un téléphone portable ou un assistant numérique équipés d’un logiciel spécifique. Des tests de diffusion d’informations ont également été conduits l’an dernier avec 150 utilisateurs dans l’aéroport du Kansai (ouest) pour guider les passagers dans le terminal. Les chercheurs imaginent également l’emploi des feux de signalisation à LED (plus économiques et ayant une durée de vie supérieures aux ampoules) pour diffuser des informations sur la circulation ou signifier aux véhicules des dépassements de vitesse. La portée d’un faisceau de lumière LED, même émis par une petite lampe de poche, peut atteindre plusieurs centaines de mètres: un ingénieur de Casio a récemment réussi à capter depuis le sol, avec une caméra spéciale, le signal émis par une lampe à LED placée à 250 mètres de là au sommet d’une tour de Tokyo. En terme de transmission de données, des débits extrêmement élevés pourraient être atteints grâce à cette technologie. |
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