[27/08/2006 10:19:56] PARIS (AFP) Le téléphone portable s’apprête à prendre de l’altitude avec le lancement d’une technologie permettant son usage à bord des avions, mais le succès de cette nouvelle expérience reste suspendu à la tolérance des passagers, et des autorités chargées de la sécurité. Début 2007, Air France fera un essai de six mois de ce nouveau système sur des liaisons moyen-courrier, à bord du premier Airbus équipé pour l’utilisation des mobiles. Dans cet A318 d’un nouveau genre, s’affichera un signal rouge “no-mobile” au décollage et à l’atterrissage, en lieu et place de la consigne “no-smoking”. Une fois à 3.000 mètres d’altitude, les voyageurs pourront utiliser leur GSM ou leur Blackberry pour passer des appels, envoyer et recevoir des SMS ou des courriels, sans risque d’interférence avec les systèmes de navigation de l’avion. Les compagnies portugaise TAP et britannique bmi devraient elles aussi tenter l’expérience l’an prochain. “Offrir aux passagers la possibilité d’utiliser leur portable, c’est faire entrer la vie quotidienne à bord”, fait valoir George Cooper, PDG d’OnAir, la société (détenue en partie par Airbus) qui propose cet équipement. Sur le plan technique, le système crée un mini-réseau dans l’appareil. Tous les appels convergeront vers un même point dans l’avion, pour être redirigés via satellite vers l’opérateur, qui renverra l’appel vers le réseau habituel de l’utilisateur. Les compagnies aériennes devront débourser quelques centaines de milliers de dollars pour s’équiper et percevront des commissions sur les bénéfices dégagés par ce service, facturé environ 2 dollars la minute. Intérêt: fidéliser la clientèle affaires, avide de connections permettant de travailler à bord. Les jeunes, friands de SMS, sauront également apprécier, fait valoir OnAir, qui prévoit dans un deuxième temps d’équiper les avions de l’accès à internet, notamment à bord de l’A380. Reste à savoir si l’irruption des sonneries et des conversations téléphoniques en vol sera bien tolérée. “L’expérience d’Air France va surtout porter sur la réaction des voyageurs en présence de portables”, souligne un porte-parole de la compagnie. “La majorité des gens veulent pouvoir utiliser leur portable en avion. Ce qu’ils ne veulent pas, c’est être assis à côté de quelqu’un qui utilise le sien”, plaisante le PDG d’OnAir. L’équipage aura la possibilité de désactiver le système ou de le limiter aux SMS pendant les périodes de repos, par exemple la nuit sur long-courrier, assure M. Cooper. Autre point noir: le complot terroriste présumé déjoué à Londres en août a entraîné un durcissement des mesures de sécurité en vol et jeté la suspicion sur l’usage des portables en cabine. “Ce contexte risque de rendre les choses plus compliquées”, concède Etienne Wéry, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies. Néanmoins, souligne-t-il, “l’usage du portable va devenir contrôlable, et les conversations pourront être enregistrées”. Les opérateurs à bord d’aéronefs (OBA) comme OnAir ou l’américain Aeromobile croient en leur avenir. Le marché des communications en vol –voix et données– est évalué à deux milliards de dollars par an à l’horizon 2009. Jusqu’ici, les tentatives pour connecter les passagers en vol ont été un échec. Les téléphones équipant certains long-courriers, accessibles au moyen d’une carte de crédit, sont un flop commercial en raison des tarifs. Quant au géant américain Boeing, qui avait développé un système de connexion à internet haut débit, il vient de l’abandonner “faute de réponse satisfaisante du marché”. |
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