[28/08/2006 12:54:15] LA NOUVELLE-ORLÉANS (AFP) La production de pétrole et de gaz du Golfe du Mexique se remet lentement du passage dévastateur des cyclones Katrina et Rita il y a un an sur la côté sud-est des Etats-Unis et l’industrie pétrolière vit dans l’angoisse de nouveaux ouragans. La nouvelle saison cyclonique qui a débuté dans l’Atlantique début juin s’est, pour le moment, montrée clémente et les compagnies pétrolières en ont profité pour réparer les plates-formes endommagées ou remettre en service celles qui avaient cessé de fonctionner, a indiqué Caryl Fagot, une porte-parole du Bureau des ressources minières des Etats-Unis (MNS). Fin juin, la production pétrolière offshore était cependant inférieure de 12% à celle enregistrée l’an dernier et l’approvisionnement en gaz était inférieur de 9% à la normale. Les compagnies pétrolières craignent l’arrivée prochaine de nouveaux cyclones. Les services de la météo prévoient trois ou quatre cyclones majeurs dans le Golfe du Mexique d’ici la fin de la saison, fin novembre. Katrina et Rita ont causé des dégâts évalués entre 18 et 31 millions de dollars aux infrastructures énergétiques de la région, selon une estimation du Bureau des affaires budgétaires du Congrès. Un total de 165 plates-formes pétrolières (sur les quelque 4.000 qui se trouvent dans le Golfe du mexique) ont été détruites ou très endommagées lors du passage de Katrina le 29 août 2005, puis de Rita le 24 septembre. La plupart des plates-formes qui ont été endommagées dataient d’avant 1988 et l’entrée en vigueur de nouvelles normes de construction, a rappelé Michael Kearns, porte-parole de l’Association des industries maritimes à Washington. Mais certaines de celles comptant parmi les plus modernes ont également été endommagées. La plate-forme géante Mars exploitée par Shell — qui assure à elle seule 5% de l’ensemble de la production du Golfe — n’a recommencé à fonctionner de manière limitée qu’en mai et produit actuellement 145.000 barils de pétrole et 155 millions de m3 de gaz par jour, soit 10% de moins que ses niveaux de production antérieurs au passage des cyclones. Environ 1,5 million de barils sont extraits chaque jour du Golfe du Mexique, soit entre 25% et 30% de la production pétrolière américaine. Les raffineries, véritable goulet d’étranglement du complexe pétrolier américain et qui avaient presque toutes été affectées par Katrina et Rita, retrouvent peu à peu leur capacité, a assuré Cindy Gordon de l’Institut du pétrole américain. Reste qu’aucune raffinerie n’a été construite depuis trente ans sur le sol des Etats-Unis et que chaque accident mineur ou interruption de production pour cause d’entretien a pour effet quasi immédiat de faire flamber les cours de l’essence et par ricochet, du pétrole brut. Tirant les leçons de l’an dernier, les compagnies pétrolières ont stocké cette année des aliments et des médicaments sur leurs plates-formes et préparent des abris provisoires ainsi que des réseaux de communication de secours. Elles ont également mis en place des équipes d’inspecteurs pour rapidement évaluer les dégâts en cas de nouvelle catastrophe et permettre ainsi une reprise plus rapide de la production. Pour l’instant, les craintes suscitées par l’approche de la nouvelle saison d’ouragans ne se ressentent pas sur les marchés à terme du pétrole, constate Fadel Gheit, un analyste pour l’industrie pétrolière et gazière chez Oppenheimer and Co. Mais, dit-il, il s’agit d'”un marché très sensible”. Il suffirait d’avoir une pénurie de 2 à 3 millions de barils par jour pendant 30 ou 40 jours pour voir le prix du baril s’envoler à 100 dollars, a-t-il estimé. Début août, une tempête tropicale en formation dans l’Atlantique qui s’est avérée sans conséquence, avait suffit pour pousser sensiblement les prix à la hausse. |
||
|