Le pétrole en nette baisse sur un marché rassuré au sujet d’Ernesto

 
 
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Des courtiers en énergie à la Bourse de New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[28/08/2006 19:43:56] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont nettement reculé lundi, sur un marché désormais quasiment certain que la trajectoire du cyclone Ernesto, déclassé dimanche en tempête tropicale, devrait éviter les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre a perdu 1,90 dollar clôturant à 70,61 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,88 dollar à 70,82 dollars sur l’échéance d’octobre.

Les cours ont reflué dès lundi matin, les opérateurs étant rassurés au sujet d’Ernesto, à la fois par son affaiblissement, et par le fait que sa trajectoire ne devrait pas menacer l’industrie pétrolière du golfe du Mexique, qui produit entre 25% et 30% du brut consommé aux Etats-Unis.

Selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami (Floride, sud-est), Ernesto, qui a été déclassé dimanche soir en tempête tropicale, frappait lundi l’est de Cuba.

Les prévisionnistes du NHC ont indiqué qu’Ernesto pourrait reprendre de la force dans le détroit de Floride après avoir quitté Cuba et se transformer en cyclone avant de toucher les côtes américaines mardi soir ou mercredi matin.

Mais “le marché semble persuadé que la tempête ne sera pas dommageable pour l’industrie pétrolière” américaine, a souligné Bill O’Grady, analyste d’AG Edwards.

“Le marché tablait vendredi à 50% sur le fait qu’Ernesto allait endommager les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique et ils ne sont plus que 5% à le craindre lundi”, a également souligné Phil Flynn, de la maison de courtage Alaron Trading.

Les opérateurs gardent en mémoire les ravages causés par les ouragans Rita et Katrina l’été dernier, qui avaient fait s’envoler les prix du brut à des niveaux record.

Alors que la saison des ouragans est entrée dans sa phase la plus active, “Ernesto est devenu le sujet d’inquiétude numéro un, éclipsant les autres sujets habituels de préoccupation”, a indiqué Phil Flynn.

L’analyste faisait notamment allusion à l’Iran et à son programme d’enrichissement d’uranium.

“Tant que l’Iran restera un sujet d’inquiétude, les prix ne sont pas susceptibles de descendre sous 70 dollars le baril”, a estimé Jason Schenker, de Wachovia Securities.

“On peut ponctuellement repasser sous les 70 dollars (le baril) mais à la moindre évolution du contexte géopolitique (…), le marché reprendra très facilement quelques dollars”, a de son côté averti Frédéric Lasserre, de la Société Générale.

L’Iran a proposé dimanche des négociations “au niveau ministériel” avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et l’Allemagne) pour régler la question nucléaire.

Le pays a aussi affirmé qu’il ne renoncerait jamais à l’enrichissement d’uranimum en dépit de l’ultimatum du Conseil de sécurité de l’Onu, qui expire jeudi, a rappelé John Kilduff, de la Fimat.

D’après plusieurs analystes, le pays a aussi testé dimanche un missile longue portée à partir d’un sous-marin.

Selon M. Kilduff, ces gestes sont “la preuve que l’Iran pourrait bloquer le détroit d’Ormuz”, par lequel transite 20% du trafic pétrolier mondial, en cas d’escalade des tensions dans le conflit nucléaire.

Néanmoins, pour Jason Schenker, il est “très peu probable” que l’Iran décide de “couper totalement ses exportations de pétrole”.

 28/08/2006 19:43:56 – © 2006 AFP