[29/08/2006 17:19:56] PARIS (AFP) Les patrons de Suez et de Gaz de France ont apporté mardi de premiers éléments de réponse aux problèmes de concurrence soulevés par la Commission européenne à propos de leur projet de fusion. Dans un entretien aux Echos, Gérard Mestrallet (Suez) et Jean-François Cirelli (Gaz de France) ont confirmé une éventuelle vente de l’électricien belge SPE, en assurant qu’ils entendaient garder le contrôle de leurs réseaux de transport. Les deux groupes ont jusqu’à vendredi 1er septembre pour répondre aux inquiétudes exprimées par Bruxelles sur les entraves à la concurrence que pourraient générer la future entité, notamment sur le marché du gaz en France et ceux du gaz et de l’électricité en Belgique. Une cession des 25% détenus par GDF dans l’électricien belge SPE (Société de production électrique) fait “partie de nos réflexions”, dit M. Cirelli. Le projet de fusion entre Suez et GDF ferait passer la SPE, deuxième électricien belge, sous le même toit que le numéro un Electrabel, filiale à 99% de Suez. Mais cette cession pourrait ne pas suffire à rétablir la concurrence car la SPE ne dispose en Belgique que de centrales à gaz, estimait la semaine dernière une source proche du dossier. Les deux PDG rejettent pourtant l’idée de vendre une partie du parc nucléaire d’Electrabel, ou encore Distrigaz, premier distributeur gazier belge et filiale à 57% de Suez. M. Mestrallet concède toutefois que le mariage Distrigaz-GDF gonflerait la part de marché du nouveau groupe de 12% et qu’il faudrait “corriger cette situation en rétrocédant au moins l’équivalent” aux concurrents sous forme de mises aux enchères de gaz. En France, Suez pourrait en mettre aux enchères 3,5%, ce qui correspond à la présence de Suez sur le marché gazier français, a précisé mardi une source proche du dossier. Quoi qu’il en soit, si Bruxelles impose des cessions d’actifs, les deux patrons entendent “retrouver leur équivalent” sur d’autres marchés européens. Les deux PDG refusent également de “céder le contrôle” de leurs infrastructures, auxquelles leurs concurrents demandent un meilleur accès, comme le terminal méthanier de Zeebrugge, contrôlé par les deux filiales de Suez, Distrigaz (distribution) et Fluxys (transport et stockage). M. Mestrallet veut bien toutefois améliorer leur “régulation” ou leur “fonctionnement”. Pour les deux patrons, la fusion va “assurer la sécurité d’approvisionnement des consommateurs européens”, après l’accord conclu entre le gazier russe Gazprom et la société algérienne d’hydrocarbures Sonatrach, “lourd de conséquences pour les consommateurs européens”, selon le PDG de Suez.
Outre les négociations avec Bruxelles, qui doit rendre son verdict le 25 octobre, les deux groupes devront encore convaincre les parlementaires, qui examineront à partir du 7 septembre le projet de loi sur l’énergie préparant cette fusion, mais aussi les salariés. Même si les deux PDG estiment que le projet est “mieux perçu” qu’avant l’été, les députés de l’opposition ont déposé un nombre record d’amendements au texte –80.000 pour le seul groupe communiste à l’Assemblée–, tandis qu’une partie de la majorité s’oppose à l’utilisation éventuelle de l’article 49-3 (adoption sans vote). Côté salariés, les administrateurs CGT de GDF vont assigner mercredi en référé le président du conseil d’administration devant le tribunal de commerce, pour obtenir la convocation d’un CA avant le 31 août et y discuter des griefs de Bruxelles. La direction ne juge pas nécessaire une telle réunion, qu’elle estime prématurée puisqu’elle ne proposera ses remèdes queee-oil-eur-fus,PREV |
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