[29/08/2006 16:36:29] NEW YORK (AFP) Universal Music, numéro un mondial de l’industrie du disque, va proposer le téléchargement gratuit aux Etats-Unis et au Canada de son catalogue sur internet, une première rendue possible par la publicité et destinée à contrer Apple et le succès de son iTunes. L’annonce, dévoilée mardi, est inédite à ce jour alors que le créateur de l’iPod –qui détient selon les études de 70 à 85% du marché américain de la musique numérique– a balisé le terrain d’un modèle économique payant, avec un morceau vendu 99 cents l’unité. Universal Music, filiale du groupe français Vivendi Universal, s’est associée à la jeune société new-yorkaise SpiralFrog pour lancer un service fin 2006 en version expérimentale. Les modalités financières n’ont pas été divulguées, SpiralFrog se contentant d’indiquer que le projet reposait sur un partage des revenus publicitaires. Interrogé par l’AFP, un porte-parole d’Universal Music à New York n’a pas non plus détaillé ces revenus ni la rentabilité attendue. A titre de comparaison, le moteur de recherche Google voit ses bénéfices grimper plus vite que son chiffre d’affaires, généré par la publicité. Quant au succès de ce nouveau modèle, “il est trop tôt pour savoir, nous laisserons les consommateurs décider”, a indiqué ce porte-parole. Les deux partenaires se défendent de vouloir concurrencer iTunes, qui fonctionne exclusivement avec l’iPod dont le succès depuis son lancement en 2001 en a fait un véritable phénomène de société. “C’est un modèle supplémentaire et légal d’accès à de la musique sur internet, car nous savons que les consommateurs aiment pouvoir acheter de différentes manières”, fait-on valoir chez Universal. Pour Mark Mulligan, analyste chez Jupiter Research, “il est trop tôt” pour savoir s’il s’agit d’une menace pour iTunes alors que le marché de la musique numérique commence à se diversifier. “La position dominante d’Apple signifie qu’il n’y a qu’une seule direction vers laquelle sa part de marché peut aller, le bas”, ajoute cet analyste. Le problème à plus long terme, selon lui, est la mise au point de standards pour les fichiers musicaux qui permettront au consommateur de les écouter sur le baladeur numérique de son choix. Pour Universal comme pour SpiralFrog, le nouveau service est un moyen de lutter contre le téléchargement pirate de musique sur internet, un phénomène de société qui fait l’objet d’une véritable croisade de l’industrie du disque: fin juillet, le site pirate Kazaa a conclu un accord amiable pour devenir légal et suspendre les poursuites judiciaires. Selon l’association représentant l’industrie du disque, l’IFPI, le piratage sur internet représente environ 40% de la musique téléchargée. Au-delà du piratage, le téléchargement de musique sur internet a un fort potentiel: la vente de morceaux en ligne aux Etats-Unis a augmenté de 89% en un an, à 144 millions de morceaux fin mars, selon l’IFPI. Pour M. Mulligan, l’offre d’Universal est “innovante mais pas complètement nouvelle, cela fait partie de l’évolution de cette industrie qui est plus ouverte d’esprit vis à vis du support numérique”. La major du disque EMI est également en discussions avec SpiralFrog pour proposer de la musique financée par la publicité, mais également avec des sociétés similaires, Qtrax et Rhythm New Media. Le portail internet AOL a pour sa part annoncé mardi un service de musique à l’abonnement, tandis que l’opérateur de télécoms Verizon propose un téléphone mobile faisant fonction de baladeur numérique, avec un catalogue payant sur internet. |
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