[30/08/2006 06:34:45] PARIS (AFP) La société française de conseil aux actionnaires Proxinvest a critiqué les modalités de la fusion entre l’équipementier en télécoms français Alcatel et l’américain Lucent, en particulier les questions de parité et de gouvernance, tout en reconnaissant son intérêt stratégique. Dans une “lettre conseil” rendue publique à quelques jours des assemblées générales des deux entreprises qui se tiendront le 7 septembre, la société s’en prend notamment à la parité d’échanges des actions. Elle estime que cette parité devrait être plus proche de 7 actions Lucent contre une d’Alcatel, alors que le projet prévoit 5 actions Lucent contre une Alcatel. Proxinvest revoit cette parité à la baisse au vu des résultats “décevants” de Lucent et de la nécessité de prendre en compte le poids des retraites du groupe Lucent. Sur les neuf premiers mois de l’exercice, le bénéfice net de Lucent a chuté de 82% à 156 millions de dollars pour un chiffre d’affaires en baisse de 11% de 6,235 milliards de dollars. Surtout, la société de conseil s’en prend aux règles de gouvernance prévues dans le projet. Deux points sont particulièrement dans la ligne de mire. Le premier concerne “la protection des postes de président du conseil (d’administration, NDLR) et de directeur général qui ne pourraient être démis qu’à la majorité des deux tiers des administrateurs” pendant une durée de trois ans après la fusion. De même, Proxinvest se déclare opposé à la résolution qui permettrait au président du conseil de la future entité de rester à son poste au-delà de l’âge limite de 70 ans. Cette mesure concerne le PDG d’Alcatel, Serge Tchuruk, aujourd’hui âgé de 68 ans et qui devrait prendre la présidence du groupe après la fusion. Enfin, Proxinvest dénonce le fait qu’Alcatel soumette l’approbation de ces différentes résolutions à l’approbation du projet de rapprochement dans sa totalité. La fusion représente un “intérêt stratégique acceptable”, estime toutefois Proxinvest, qui souligne que les deux groupes tablent sur des synergies de 1,4 milliard d’euros avant impôts sur trois ans. La semaine dernière, le cabinet américain Institutional Shareholder Services (ISS) s’était prononcé en faveur de l’opération lui reconnaissant “des motivations stratégiques convaincantes, des synergies attractives et une valorisation conservatrice”. |
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