L’économie américaine a un peu moins ralenti que prévu au deuxième trimestre

 
 
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Des consommateurs dans un magasin de jouets à New York (Photo : Don Emmert)

[30/08/2006 16:24:44] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a un peu moins ralenti que prévu au deuxième trimestre, mais un faisceau de chiffres publiés mercredi laisse attendre une période prolongée de croissance en sous-régime, selon les analystes.

La croissance a été révisée en légère hausse à 2,9% (en rythme annuel) contre 2,5% annoncé initialement, ce qui est à peu près conforme aux attentes des marchés.

Mais le ralentissement est incontestable par rapport à la croissance de 5,6% affichée au premier trimestre.

“Dans l’ensemble le rapport ne change pas les grandes lignes de l’économie aujourd’hui, qui est en train de revenir vers un rythme de croissance légèrement en sous-régime”, estime Brian Bethune de Global Insight.

L’un des enseignements du rapport est que les consommateurs, mis à rude épreuve par la remontée des taux d’intérêt et le prix de l’essence, sont en train de passer le relais de la croissance aux entreprises, souligne l’économiste. Celles-ci ont beaucoup plus investi que prévu dans les infrastructures (+22,2%) et dans les stocks.

Dans le même temps, les dépenses de consommation ont progressé de 2,6% seulement (contre 4,8% au premier trimestre), et l’investissement immobilier s’est contracté (-9,8%) pour le troisième mois consécutif.

Cela marque la baisse la plus importante depuis le printemps 1995.

“C’est assez préoccupant, étant donné qu’il faudrait une croissance des embauches relativement vigoureuse pour enrayer la baisse de l’investisssement immobilier des ménages”, estime John Lonski de Moody’s Investors Service.

Malheureusement, souligne l’économiste, les dernières nouvelles sur le front des consommateurs sont peu encourageantes.

Selon le cabinet de gestion des ressources humaines ADP, le secteur privé a créé 107.000 emplois en août aux Etats-Unis contre 99.000 en juillet.

C’est une nouvelle mitigée à deux jours du rapport sur l’emploi du mois d’août, très attendu par les marchés et par la banque centrale: c’est sa faiblesse le mois dernier qui avait définitivement convaincu la Réserve fédérale (Fed) de garder ses taux inchangés à 5,25%.

Autre signal inquiétant, les demandes de prêts pour des achats immobiliers sont tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis novembre 2003.

Enfin le moral des consommateurs a chuté en août à son plus bas niveau de l’année et leur confiance en l’avenir s’est sérieusement effritée.

La banque centrale va certainement prêter la plus grande attention à ces nouvelles, soulignent les économistes.

“Les récents signes de détérioration du marché de l’emploi augmentent les chances que la Fed n’augmente plus ses taux mais commence à les baisser”, assure M. Lonski.

Selon lui, la forte modération de la croissance viendra à bout de l’inflation, comme le prévoit la banque centrale, et pour l’avenir la Fed peut être sereine car les marchés ne craignent pas un emballement des prix.

L’économiste en veut pour preuve la forte baisse des rendements des bons du Trésor à 10 ans (4,77%), qui sont presque un demi point inférieurs aux taux directeurs de la Fed (5,25%).

“Si les attentes d’inflation augmentaient, les bons monteraient, ce qui n’est vraiment pas le cas”, souligne-t-il.

Selon le rapport publié mercredi, l’indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a progressé de 4,1% et de 2,8% hors alimentation et énergie, ce qui est le plus haut niveau depuis le début 2001.

 30/08/2006 16:24:44 – © 2006 AFP