CanalSat-TPS : feu vert à la naissance d’un géant de la TV payante

 
 
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Les panneaux indicateurs des studios des chaînes de télé Canal+ et TPS, le 12 décembre 2005 à Issy-les-Moulineaux (Photo : Joël Saget)

[31/08/2006 15:12:09] PARIS (AFP) La France, à l’instar des autres pays européens, ne disposera à la fin de cette année que d’un seul bouquet satellitaire de télévision payante, après le feu vert jeudi du gouvernement français à la fusion de CanalSat et de TPS.

La décision du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie intervient plus de huit mois après l’annonce du projet de rapprochement entre les deux frères ennemis, qui va donner naissance, au quatrième trimestre 2006, à un groupe baptisé provisoirement Canal+ France.

Ce nouvel ensemble sera détenu à terme à 65% par le groupe Canal+ (contrôlé par Vivendi Universal), 20% par Lagardère, 9,9% par TF1 et 5,1% par M6. Selon les chiffres actuels, il compte quelque 10 millions d’abonnés et pèse plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Cette fusion était notamment rendue nécessaire par l’apparition de nouvelles offres télévisées concurrentes : les opérateurs de télécoms deviennent distributeurs de télévision via l’ADSL, la télévision numérique terrestre (TNT) monte en puissance et les câblo-opérateurs se regroupent.

Pour préserver la concurrence, le groupe Canal+ et Vivendi ont promis de respecter 59 “engagements”, pour une durée maximale de cinq à six ans selon les cas. Le groupe Canal+ a assuré que cette opération se ferait “au bénéfice des consommateurs”.

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Canal Plus et TPS fusionnent

Canal+ et Vivendi “ont donné un certain nombre de garanties afin de maintenir un degré suffisant de concurrence” pour l’achat de droits cinématographiques et sportifs, selon Bercy.

Canal+ s’engage “à faciliter l’accès des opérateurs de télévision et de vidéo à la demande” aux droits cinématographiques et sportifs.

Pour cela, la durée des futurs accords passés par Canal+ avec les studios américains est limitée à trois ans, les concurrents auront “un accès non discriminatoire” au catalogue de StudioCanal (la société de production de Canal) et le groupe renonce à solliciter des offres couplées pour différentes catégories de droits cinéma ou sportifs.

Autre volet de ces “engagements”, Canal+ met à disposition de ses concurrents (les distributeurs d’offres de télévision payante) “plusieurs chaînes de qualité”. Elles sont sept : TPS Star (la chaîne vedette du bouquet TPS), CinéStar, CinéCulte et CinéToile (3 chaînes à thématique cinéma du bouquet TPS), Piwi et Teletoon (2 chaînes jeunesse de TPS) et Sport+, la seule de ces chaînes éditée par Canal+.

D’autre part, les concurrents de Canal+ France pourront incorporer à leur plate-forme les chaînes TF1 et M6, dont Bercy souligne “le pouvoir d’attraction”.

Canal+ promet également de permettre aux chaînes conventionnées indépendantes, en langue française, d’être reprises au sein des offres satellitaires de la nouvelle entité. “La proportion actuelle” de ces chaînes indépendantes (sans lien avec Canal+, Lagardère, TF1 ou M6) dans les offres du nouveau groupe “sera au minimum préservée”.

Enfin, côté financement du cinéma (Canal+ est l’un des principaux bailleurs de fonds du cinéma français), le groupe estime que la fusion “contribuera à promouvoir la diversité de la production cinématographique française et européenne”, via notamment une politique d’acquisition “riche et diversifiée”.

Le secteur du cinéma craint en effet qu’un guichet unique “TPS-Canal+” soit moins généreux que ne le sont, séparément, ces deux groupes.

 31/08/2006 15:12:09 – © 2006 AFP