Tunisie Télécom : une nouvelle ère de campagnes

 
 

tunisie_telecom.jpgDepuis quelques semaines, le public tunisien,
notamment celui féru de marketing, de création graphique, artistique et
publicitaire, remarque que l’enseigne Tunisie Télécom s’assimile à des
placards publicitaires d’un nouveau genre. Ils sont plus attirants, plus
proches de nos goûts (oh combien disparates !), et obéissant aux règles du
métier que les professionnels du marketing connaissent bien.

Dans les rues du pays, dans les journaux, on sent de nouveaux airs à travers
les campagnes qui se suivent et qui ne se ressemblent pas. C’est comme s’il
s’agit d’une nouvelle ère de campagnes publicitaires marquant une rupture
avec le passé et une transition avec un avenir différent et radieux. La pub
de «Ma Facture», la pub du fixe postpayé où l’on voit un homme allongé sur
un canapé, la pub de «celle-ci, elle vous dit parlez !» qui fait appel à un
très célèbre dicton populaire en dialectal tunisien et la liste ne s’arrête
pas là. Tout cela est peut-être subjectif, mais il se trouve que toute la
création artistique est là : dans le subjectif ! Depuis l’arrivée de Dubaï
Holding, on savait qu’il y aura des changements au niveau de la stratégie
commerciale. Les prémices de ces changements commencent à voir le jour. Mais
au niveau marketing, on ne s’attendait pas à ce dynamisme et en si peu de
temps.

Il se trouve que, vérification faite, ce n’est pas une agence ramenée par
les Emiratis qui est derrière les nouvelles campagnes de l’opérateur
historique, mais une agence bel et bien de chez nous, T.H.Com que dirige
Taoufik Habaïeb. Et elle a pris en charge le dossier de l’opérateur avant
l’annonce des résultats de l’appel d’offres international. M. Habaïeb était
à l’origine journaliste et connaît, de ce fait, la société tunisienne
nettement mieux qu’un simple homme de marketing. Ce n’est pas que les
spécialistes du marketing ne connaissent pas la société tunisienne, loin de
là, mais il faut avouer que, de par ses fonctions, l’homme de presse est
plus collé au terrain, au citoyen (qu’il soit lambda, homme d’affaires ou
dirigeant) et se trouve ainsi mieux outillé et peut-être mieux armé que celui qui n’a
fait que du marketing.

Autre point à l’avantage de cette agence : sa communication avec la presse
et les journalistes. Le contact est facile et respectueux de la déontologie
ce qui a pour effet d’obtenir des articles «crédibles» et convaincants et
non des articles complaisants, tombant dans l’éloge facile ou encore des
articles «porte-parole» de l’opérateur.

La conséquence ne paraît pas uniquement dans les colonnes de journaux et les
articles de presse, car un journaliste rencontre un grand nombre de
personnes de différentes catégories sociales et donne son avis et son
opinion de vive voix. Et on imagine bien les effets des paroles de quelqu’un
convaincu. Le résultat est là. Palpable.

On a tous remarqué le changement et la transition dans la politique
marketing de l’opérateur historique, bien que ces changements soient en
train de se faire doucement. Et c’est grâce à un savoir-faire tunisien, à
des professionnels tunisiens que l’on a obtenu un résultat (sur le plan de
l’image marketing) digne des plus grands opérateurs internationaux. Il a
suffi qu’on laisse les gens faire leur travail, qu’on leur fasse confiance
et qu’on leur donne les moyens de faire ce travail.

Et tout le monde sait que la société tunisienne (et maghrébine en général)
est très difficile à approcher et à séduire vu ses multiples tendances.
Entre les “orientalistes“, les “occidentalistes“, les “réformistes“, les
“modernistes“, les “extrémistes“ et les “modérés“, on a un embarras de choix
qui donne le tournis à tout communicateur et créateur publicitaire. Tunisie
Télécom semble commencer à réussir ce nouveau pari. Il lui reste maintenant
à assurer le suivi. Car après avoir convaincu avec ses réclames, il faut que
le client trouve le meilleur accueil et le meilleur service dans les
agences. Il faut surtout qu’il trouve ensuite un réseau fiable et toujours
opérationnel. Ce qui n’est pas tout à fait encore le cas, avouons-le.


R.B.H.