[01/09/2006 13:47:16] PARIS (AFP) Le gouvernement français table sur une réduction du déficit budgétaire en 2007, à environ 43 milliards d’euros contre 47 milliards prévu pour cette année, dans la lignée de ses engagements en matière de désendettement et ce malgré l’annonce de moult cadeaux fiscaux. Le déficit budgétaire sera “plus près de 43 que 44” milliards d’euros en 2007, a dévoilé vendredi le ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton. Une précision apportée aux propos de son ministre délégué au Budget Jean-François Copé, qui avait annoncé la veille un montant inscrit dans cette fourchette. Les derniers arbitrages étant en cours, le chiffre exact ne devrait être connu que le 21 ou le 27 septembre, dates pressenties pour la présentation du projet de loi de finances 2007 en conseil des ministres. Si “l’objectif, c’est que le déficit budgétaire baisse”, comme l’a expliqué M. Copé, la réduction apparaît modeste puisque le déficit programmé pour 2007 ne serait que légèrement inférieur à celui de 2005 (43,5 milliards). Le déficit de l’Etat en 2006, prévu à 46,9 milliards d’euros mais qui devrait se révéler inférieur au vu des surplus de recettes fiscales, ne sera connu qu’en début d’année prochaine.
Certains responsables de la majorité ne cachent pas qu’ils auraient souhaité un effort supplémentaire, notamment au vu des objectifs de désendettement que s’est fixé le gouvernement. Celui-ci prévoit de ramener le déficit public (Etat, collectivités locales et caisses de sécurité sociale) de 2,9% du PIB en 2005 à environ 2,5% en 2007 afin d’arriver à l’équilibre en 2010 et de réduire le taux d’endettement de la France à 60% du PIB à cette date contre 66,6% fin 2005. Or pour “stabiliser la dette”, il faudrait que le déficit se situe “autour de 32 à 35 milliards” d’euros, relève Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. “Nous souhaitons faire un pas supplémentaire pour aller progressivement vers un déficit ramené à 35 milliards”, ajoute-t-il. Cette perspective semble lointaine alors que le gouvernement vient d’annoncer une série de cadeaux fiscaux, à huit mois de la présidentielle. Dernière en date, la suppression au niveau du Smic des charges sociales pour les entreprises de moins de 20 salariés à partir du 1er juillet 2007, qui coûtera “entre 300 et 320 millions” l’an prochain, selon M. Copé. Elle s’ajoute aux quelque 6,5 milliards d’euros de baisses d’impôt déjà prévues via la réforme de l’impôt sur le revenu et de la taxe professionnelle, la création d’un “bouclier fiscal” et la revalorisation de la prime pour l’emploi. Dans ces conditions, le gouvernement, qui s’est engagé à limiter à 0,8% la hausse des dépenses publiques l’an prochain, se retrouve avec une marge de manoeuvre extrêmement étroite. Toutes ces dépenses nouvelles seront financées “par redéploiement”, a assuré jeudi Jean-François Copé, ajoutant qu’il y avait “plusieurs pistes possibles”. “Cela se traduira par un financement qui n’aggravera pas le déficit”, a-t-il promis. La réduction de 15.000 postes de fonctionnaires inscrite dans le budget 2007 fait partie des économies attendues, ainsi que les gains réalisés grâce aux audits de modernisation de l’Etat. Mais le gouvernement semble surtout tabler sur la poursuite de l’embellie économique que traverse la France cette année, notamment la reprise de l’emploi salarié, pour s’assurer de bonnes rentrées fiscales en 2007. Thierry Breton a dit s’attendre à “plus de 200.000 emplois nets créés dans le secteur privé” en 2006, et à une croissance entre 2 et 2,5% en 2007 comme en 2006. |
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