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[01/09/2006 09:10:47] TOKYO (AFP) A dix jours de sa réunion annuelle à Singapour, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé vendredi son intention d’accroître d’office les droits de vote de la Chine, du Mexique, de la Turquie et de la Corée du Sud pour mieux refléter les réalités économiques mondiales. Cette décision, largement attendue, a été prise jeudi soir “à une très large majorité” par le conseil d’administration du FMI, a annoncé vendredi le secrétaire général de l’organisation, l’Espagnol Rodrigo Rato. La mesure doit encore être approuvée par le conseil des gouverneurs à Singapour. Même les Etats-Unis, principal actionnaire du fonds et dont certains dirigeants étaient partisans de lier l’augmentation du poids de la Chine au sein du FMI à des efforts supplémentaires de Pékin pour réévaluer sa devise, “ont exprimé clairement leur soutien au programme de réforme”, a-t-il ajouté. Mis en place en 1944, l’actuel système de droits de vote et de quote-parts au budget du FMI est devenu obsolète. Il “ne reflète pas de façon appropriée le poids accru des grands pays émergents dans l’économie mondiale”, a expliqué M. Rato, selon qui “un net besoin de rééquilibrage” est nécessaire. La quote-part de la Chine (3%) est ainsi actuellement à peine supérieure à celle des Pays-Bas. Celle de l’Inde est même inférieure. Chine, Corée du Sud, Mexique et Turquie constituent les cas les plus flagrants de sous-représentation. Mais l’augmentation ad hoc des quote-parts de ces quatre pays “ne corrigera seulement qu’un tiers des très lourdes sous-représentations. Beaucoup d’autres pays sont également sous-représentés” au sein du Fonds, a reconnu M. Rato. Comme prévu, le conseil d’administration a donc adopté jeudi un projet de programme de deux ans visant à réformer plus en profondeur les mécanismes de décision au sein du FMI, afin de corriger les autres graves sous-représentations sans pour autant léser les pays les plus pauvres. M. Rato souhaite que d’ici 2008, les membres du FMI travaillent sur “une nouvelle formule de quote-parts” en vertu de laquelle le poids de chaque pays au sein de l’institution serait défini automatiquement, en fonction de son importance économique réelle, évaluée selon des paramètres précis. “Le conseil d’administration n’a pas clairement défini les paramètres” de cette réforme, mais il estime qu’au moins deux d’entre eux –produit intérieur brut et degré d’ouverture de l’économie nationale sur l’extérieur– devront obligatoirement être pris en compte, a précisé le patron du FMI. De plus, “le conseil d’administration proposera aux gouverneurs d’augmenter la voix des membres à faible revenu au moyen d’un relèvement des droits de vote de base”, a-t-il annoncé. La réforme en deux temps du FMI entend sauvegarder la crédibilité et l’efficacité de l’institution. A terme, elle vise aussi à corriger les grands déséquilibres économiques planétaires, fréquemment cités par M. Rato comme une des plus graves menaces contre la croissance économique mondiale. “Tous les pays sont d’accord pour repenser le système de calcul des quote-parts. Beaucoup d’entre eux acceptent d’avoir une discussion qui ne les avantagera pas immédiatement à titre individuel, mais qui bénéficiera à l’ensemble de l’institution”, s’est félicité M. Rato. Toutefois, “la discussion va être compliquée” avant que les 184 pays membres du FMI n’arrivent à se mettre d’accord sur leurs poids politiques respectifs au sein de l’institution, a-t-il admis. |
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