Le marché libyen prend de plus en plus de l’importance pour l’économie
tunisienne et on note que le volume des échanges commerciaux entre les deux
pays connaît une évolution continue atteignant le 1 milliard de dinars
tunisiens (pour les 7 premiers mois de l’année 2006) :
Evolution des échanges
commerciaux entre la Tunisie et Libye
Année
Volume des
échanges
2004
960 millions DT
2005
1.270 millions DT
7 premiers mois de
2005
570 millions DT
7 premiers mois de
2006
1.070 millions DT
Ce volume croissant d’échanges commerciaux est renforcé par un flux des
voyageurs, le plus important pour la Tunisie avec l’extérieur. En effet, le
poste frontalier de Ras Jedir assure chaque année le passage dans les 2 sens
d’environ 6 millions de voyageurs de toutes les nationalités.
Le sud tunisien évolue ainsi vers une économie frontalière de type mixte,
favorisant une économie parallèle où se côtoient des produits libyens et
tunisiens avec une double monnaie (dinar tunisien et dinar libyen) dont la
parité a été atteinte au mois d’août 2006. La
valeur du dinar tunisien par rapport au dinar libyen fluctue au cours de
l’année selon un marché de change officieux, mais public et dans des
boutiques de change installés à Ben Guerdane.
Outre le marché du carburant, provenant de la Libye et
dont le litre coûte en Tunisie seulement 700 millimes -ce qui a engendré
entre autres la fermeture de plusieurs stations services à Ben Guerdane à
l’exception de la SNDP distributeur public.
Pour rappel, un litre d’essence coûte en Libye 150 millimes, contre 1,100
millimes en Tunisie.
Cette économie parallèle a fait sortir le sud tunisien de sa léthargie et
lui confère un dynamisme économique à côté du commerce réglementé et
officiel entre les 2 pays.
En se promenant dans le sud tunisien et libyen du côté de Zarzis, Ben
Guerdane et Médenine, on peut affirmer que l’intégration maghrébine est un fait et non plus un discours.