[03/09/2006 12:12:18] BERLIN (AFP) La guerre de succession du DVD, qui fait rage depuis longtemps entre les groupes d’électronique, occupe le devant de la scène cette semaine au salon Ifa de Berlin, s’invitant en Europe et plaçant le consommateur devant le choix difficile entre Blu-Ray et HD-DVD. L’enjeu n’est pas des moindres dans cette bataille qui rappelle la lutte entre les formats VHS et Betamax des vidéo-cassettes d’antan: pour les constructeurs, il s’agit de se positionner sur la technologie gagnante pour pouvoir revendiquer dans les années à venir un morceau de l’énorme gâteau du marché des médias numériques. Pour les studios de cinéma, sommés eux aussi de choisir, c’est la diffusion de leur production qui est en jeu. Et pour les consommateurs, à quelques mois de la période de Noël, le choix d’un appareil au coût élevé (entre 600 et 1.300 euros) sensé leur fournir une meilleure qualité d’image et une plus importante capacité de stockage que l’actuel DVD. Alors que la bataille s’est jouée pour l’instant aux Etats-Unis et au Japon, les Européens vont bientôt devoir choisir aussi — ou du moins ceux déjà lassés par leur simple DVD. Le coréen Samsung a annoncé vendredi prévoir le lancement de son lecteur de disques Blu-Ray sur le Vieux continent en octobre. Et ce pour la somme de 1.300 euros, Panasonic et Philips devraient suivre peu après. Dans le camp adverse, la console de lecture HD-DVD de Toshiba, déjà en vente aux Etats-Unis et au Japon, va arriver en Europe en novembre. “HD-DVD est le successeur naturel du DVD”, affirme Olivier van Wynendaele, en charge de la promotion du produit Toshiba en Europe. A Berlin, où toute la branche de l’électronique est réunie jusqu’à 6 septembre pour l’Ifa (Internationale Funkausstellung, la plus grande foire électronique grand public), les avocats de l’une et l’autre technologie ont démontré à l’envi qu’elles pouvaient toutes deux se prévaloir d’une qualité d’image fortement améliorée. Un argument de vente crucial alors que les écrans de télévision et de home-cinema deviennent de plus en plus larges, rendant les consommateurs particulièrement exigeants sur ce point. La différence entre le Blu-Ray, soutenu entre autres par Sony, Panasonic (Matsushita), Samsung, et son concurrent HD-DVD (Toshiba, NEC) tient essentiellement à leur capacité — 50 gigaoctets pour le premier, 15 pour le second — et à leur coût de production. Le HD-DVD est selon ses partisans moins cher à produire et à éditer. Le lecteur dédié est nettement moins cher aussi: 600 euros pour celui de Toshiba. Les studios sont divisés, seuls les plus grands et plus riches d’entre eux pouvant se permettre d’embrasser les deux technologies. 83 films sont déjà disponibles en HD-DVD, une norme soutenue par Warner, Paramount et le français StudioCanal. Chez Blu-Ray (Walt Disney, Buena Vista…), on attend une quarantaine de parutions avant Noël, selon Jean-Paul Eekhout, vice-président de la Blu-Ray Disc Association. Entre autre la trilogie “Mission Impossible” de… Paramount, l’un des rares studios, avec Warner, à jouer sur les deux tableaux. Un choix somme toute maigre pour les vrais cinéphiles. Qui peuvent toutefois se consoler en regardant leurs vieux DVD sur leur nouvelle machine, avancent les constructeurs. 1.300 euros pour un lecteur de DVD, le jeu en vaut-il la chandelle? Oui, répond M. Eekhout. “Les fanas de technologie achètent tout ce qui est nouveau”. Cette année, c’est ce public d’avant-garde qui comparera HD-DVD et Blu-Ray dans les rayons. Mais “dans deux ou trois ans ce sera le standard de masse”, prédit-il. |
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