[03/09/2006 15:23:16] PARIS (AFP) Le groupe de défense britannique BAE Systems va vendre cette semaine à EADS sa part de 20% dans l’avionneur européen Airbus pour 1,9 milliard de livres (2,8 milliards d’euros), affirme dimanche l’hebdomadaire britannique The Observer. BAE Systems tiendra un conseil d’administration dans les prochains jours pour décider de cette vente, écrit le journal, qui cite des sources anonymes à la City. Ce montant est bien inférieur à celui auquel a conclu l’audit d’Airbus effectué cet été par BAE Systems, selon The Observer. Le résultat de cet audit n’a pas été rendu public pour l’instant. Interrogé, BAE Systems a jugé ces informations “prématurées”, tandis qu’EADS n’était pas joignable dans l’immédiat. “Nous ne pouvons prendre une décision tant que n’aurons pas eu la possibilité d’examiner le contenu d’un audit sérieux d’Airbus”, a déclaré un porte-parole du groupe britannique. “Nous disions en juillet” a-t-il rappelé, “que cet audit prendrait six ou sept semaines. Il est prématuré, et c’est pure spéculation, de dire ce que sera son contenu, ou la valeur potentielle” d’Airbus. Un prix de 2,75 milliards d’euros pour sa participation dans Airbus avait initialement été suggéré par la banque Rothschild, désignée en l’absence d’accord entre les deux parties: un chiffre bien en dessous des attentes, ce qui avait poussé BAE Systems a lancer son propre audit. En effet, la part de BAE avait été évaluée à 3,5 milliards d’euros par EADS dans son dernier rapport annuel, et jusqu’à 6,5 milliards par une expertise de Goldman Sachs. Selon le journal, le Britannique se serait toutefois résigné à baisser ses exigences, estimant qu’une vente rapide était dans le meilleur intérêt de ses actionnaires, la situation pouvant encore empirer chez EADS, selon un analyste non identifié interrogé par le quotidien. Toujours selon The Observer, deux directeurs de BAE Systems, initialement opposés au montant proposé par Rothschild, s’y seraient finalement ralliés. Le conseil d’administration du groupe devrait donc recommander à ses actionnaires de voter pour la cession des 20% lors de l’assemblée générale prévue fin septembre, estime l’hebdomadaire. S’il décidait finalement de ne pas vendre, la valeur d’Airbus pourrait encore diminuer, surtout si le dollar baisse ou si d’autres problèmes surgissent dans les programmes de l’A380 et de l’A350. Les retards de production de l’A380 ont d’ailleurs entraîné vendredi un gel des embauches par Airbus au niveau mondial “jusqu’à nouvel ordre”, alors que son nouveau patron Christian Streiff a entrepris une évaluation des programmes en cours. BAE Systems, qui compte faire de nouvelles acquisitions aux Etats-Unis, avait annoncé début avril son intention de vendre sa part d’Airbus à EADS, qui en possède le reste. Il avait exercé son option de vente début juin, quelques jours avant qu’Airbus annonce d’importants retards dans le programme de livraison de l’avion géant A380. Dans la foulée, EADS avait estimé que ces retards lui coûteraient 500 millions d’euros de bénéfice d’exploitation par an entre 2007 et 2010. |
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