Le
vin tunisien a retrouvé sa gloire d’antan. Exporté en vrac, depuis plus de
trois décennies, d’une façon anonyme, comme boisson basique pour le coupage,
ce vin a décroché, cette année, à Paris, quatre médailles dont deux en or et
deux en argent, à l’occasion, de la 12ème édition des Vinalies
internationales.
Il s’agit de toute évidence d’un gage de reconnaissance internationale pour
le savoir-faire et la qualité.
Les vins médaillés sont le Magon Vieux 2001 et le Domaine Lansarine 2003
pour l’or, Le Magon 2003 et le Domaine Clipéa Chardonnay 2005 pour l’argent.
Cette distinction est le fruit d’un programme de mise à niveau des caves
tunisiennes : modernisation des équipements, amélioration de la matière
première à travers l’introduction de cépages améliorateurs et universels. Il
s’agit entre autres du vin blanc le Chardonnay, du vin rouge le Cabernet,
Merlot, Syrah, Pinot noir…
Soutenu par l’Etat tunisien et en partenariat avec la France et l’Italie, ce
programme est piloté par l’organisme public, l’Union Centrale des
Coopératives Viticoles (UCCV), un groupement de 1500 viticulteurs, qui
produit, conditionne et commercialise deux bouteilles sur trois.
La Tunisie exporte, en moyenne, 140 mille hectolitres de vin par an. Selon
Belgacem D’khili, œnologue, «l’objectif recherché consiste à développer
l’exportation des vins en bouteilles aux dépens de l’exportation en vrac
afin de redonner aux vins tunisiens la place qu’ils méritent parmi les
grands vins».
Selon M. Dkhili, les viticulteurs tunisiens, forts de l’expertise séculaire
acquise en matière de viticulture, ont acquis un savoir-faire certain et
confirmé qu’il importe maintenant de le faire savoir.
La formidable mutation du secteur viti-vinicole menée depuis plus de 20
ans, de l’encépagement jusqu’à la mise en bouteilles en passant par les
unités de vinification, a permis de booster le secteur, de valoriser les
vins tunisiens et de les faire revenir, avec les honneurs, sur le marché
international.
Les vins proposés sont des vins parfaitement adaptés aux besoins des
consommateurs, voire des vins de qualité qui allient modernité et typicité
méditerranéenne.
La récente distinction des vins tunisiens est du reste un juste retour de
l’Histoire. L’agronome carthaginois Magon (VIIIème siècle avant Jésus
Christ) fut le premier à écrire un traité d’agronomie composé de 17 ouvrages
sur l’agronomie, la viticulture et la vinification.