Les mille et un feuilletons des chaînes françaises

Ce
week-end, considérant que, vu la rentrée, les hypermarchés allaient être
hyper bondés et les supermarchés super remplis et les librairies
débordantes, et comme j’avais pris mes précautions longtemps à l’avance,
j’ai décidé de regarder la télé ; et comme j’en avais marre des mièvreries
égyptiennes où l’on s’aime sans s’aimer et où l’on se marie à la fin après 6
ou 7 chansons, je me suis dit : tiens, regardons les chaînes françaises.
Alors, j’ai zappé tout le week-end entre les 5 chaînes françaises et bien
mal m’en prit :

– du coté informations, j’ai déjà dit ce que je pensais et là c’est le vide
absolu, et devant PPDA, nos Tunisiens de elJazira valent leurs pesants d’or
;
– côté culture, hormis quelques échappatoires de ARTE, c’est le désert de
Kalahari, et je me suis demandé comment les ondes pouvaient transmettre
autant d’âneries ;
– il restait donc les films et les feuilletons, et là, surprise ! Il n’y a
pratiquement plus de feuilletons franco-français hormis quelques brocantes
place St Martin par-ci par-la où un vieil acteur qui joue au commissaire qui
sait tout et tout le temps, et pour les 98% qui restent, c’est soit du sang
pour cent, soit une chasse effrénée à l’Arabe dans des navets venus d’Outre
Atlantique. Et il y avait tellement de sang et de mauvais Arabes que j’ai
fini par zapper et revenir sur Rotana qui vous offre -si ses films ne vous
intéressent pas- des chansons immortelles.

Alors, pour revenir aux mille et un feuilletons d’Outre Atlantique, ils ont
beau changer de nom, et depuis la nuit des temps où Gary Cooper entendait le
train siffler 3 fois, le principe est immuable : il y a le mal ou celui qui
fait le mal, il y a ceux qui le subissent et il y a le cow boy ; WASP
resplendissant dans sa fière armure qui vient sauver l’Amérique, et
évidement il y réussit : il y a 50 ans c’était avec un colt et ses poings,
maintenant c’est avec l’électronique et l’ADN : dans un des feuilletons en
40 mn on avait prononcé le mot ADN plus de 50 fois …… Mais il y a plus
pernicieux dans ces séries -je connaissais la pub subliminale–, maintenant
c’est la série subliminale où le dialogue, sans en avoir l’air, présente nos
coreligionnaires comme des ennemis d’une manière quasi systématique et c’est
Marouane qui a posé la bombe et c’est Ahmed qui a le détonateur et c’est
Omar le traître qui a volé la formule et tutti quanti.

Et, il faut rendre à César ce qu’il lui appartient depuis 50 ans, on est
passé de Cochise à Van Ribbentrop, puis à Chan ching et maintenant le
méchant s’appelle Ali ou Mohamed ….. Heureusement que certains scénaristes
américains ont gardé le sens de l’humour montrant la bureaucratie des
organes de décision et leur hiérarchologie exacerbée et ce qui peut parfois en
découler comme conséquence néfaste …

Alors entre 2 mélodies kalthoumiennes, j’attends mes feuilletons favoris que
je vais dévorer insatiablement et admirer la puissance américaine
télévisuelle ; ce qui est encore plus amusant, c’est de trouver sur Internet
des sites français de mesures d’audience qui vous diront que John a séduit
plus de téléspectateurs que Ronald … Oh télé quand est-ce qu’on  va t’interdire comme le tabac car tu nuis vraiment à la santé mentale des peuples
!