Le fabricant d’ordinateurs Packard-Bell vendu à l’homme d’affaires John Hui

 
 
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Le Président de NEC, le japonais, Kaoru Yano, en conférence de presse, à Tokyo, le 29 mai 2006 (Photo : Toru YAMANAKA)

[07/09/2006 17:50:11] PARIS (AFP) Le fabricant européen d’ordinateurs Packard-Bell a été vendu par le groupe informatique japonais Nec à l’homme d’affaires sino-américain John Hui, qui compte accélérer la croissance du groupe, notamment sur de nouveaux marchés comme les disques durs ou les GPS.

En annonçant l’opération jeudi à Paris, le directeur général de Packard-Bell Aymar de Lencquesaing a indiqué que le montant de la transaction ne sera pas publié. Nec avait annoncé fin juin son intention de vendre Packard-Bell, qui est actuellement numéro trois du marché européen des PC grand public.

Ancienne branche du groupe français Bull, Packard Bell, qui est implanté principalement à Angers, devait être mise en vente par Nec depuis plusieurs années, mais le groupe japonais avait suspendu cette opération et procédé à plusieurs délocalisations vers la République tchèque et la Chine.

Le repreneur, l’homme d’affaires d’origine chinoise Lap Shun (John) Hui est à la tête du groupe Joui International, et le co-fondateur du fabricant de PC eMachines, racheté par Gateway en 2004. Il est actuellement le deuxième actionnaire de Gateway, avec moins de 5% du capital, et a déposé en août une offre de rachat, pour 450 millions de dollars, des activités de distribution de Gateway, que le fabricant a jusqu’à présent rejetée.

“Il y avait beaucoup de candidats à la reprise de Packard-Bell, dont de nombreux fonds d’investissement”, a indiqué M. de Lencquesaing. “La prise de contrôle par John Hui nous offre la possibilité d’avoir un actionnaire industriel, qui comprend les cycles de l’industrie, et surtout qui est très bien introduit en Chine et à Taïwan, alors que l’on assiste à un transfert de cette industrie vers ces pays”, a-t-il expliqué.

Selon le directeur général de Packard-Bell, le fabricant européen, qui gérait déjà ses produits et ses fournisseurs en toute indépendance de Nec, aura également de nouvelles ambitions: “John comprend notre vision, qui est qu’aujourd’hui il est plus important pour nous de croître que d’augmenter la rentabilité”.

Packard-Bell compte ainsi accélérer sa croissance organique mais son nouvel actionnaire “pourrait également encourager une croissance par acquisitions ou par alliances”.

Packard Bell, qui a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, et prévoit pour 2006 une croissance de 10 à 15%, emploie actuellement 750 personnes, dont environ 300 à Angers (France).

Packard Bell a vendu en 2005 cinq millions de produits, dont 2,5 millions d’ordinateurs, portables ou de bureau. Parmi ses autres produits figurent des baladeurs MP3 et vidéo, des écrans plats, des disques durs, des terminaux GPS et des lecteurs DVD. En Europe, les instituts d’études de marché le créditent de 15% de parts de marché pour les ordinateurs de bureau grand public (derrière Hewlett-Packard et Acer), et de 8% de parts de marché pour les ordinateurs portables.

Le groupe compte se développer, dans un premier temps, en pénétrant de nouveaux circuits de distribution (comme il vient de le faire chez Feu Vert et Metro), en accélérant sa pénétration de marchés en forte croissance, comme l’Europe de l’est et la Russie, ou l’Argentine et le Chili.

Il table également, a indiqué son directeur général, sur sa capacité à lancer rapidement de nouveaux produits dans des marchés actuellement très dynamiques, comme celui des GPS et des disques durs externes.

Les difficultés du fabricant français Unika, actuellement en redressement judiciaire, illustrent la poursuite du mouvement de concentration en cours sur le marché des ordinateurs, en raison principalement d’une guerre des prix exacerbée.

“Il y aura des parts de marché à gagner en Europe”, a estimé M. de Lencquesaing.

NEC

 07/09/2006 17:50:11 – © 2006 AFP