[07/09/2006 18:03:16] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën, qui cherche à réduire encore davantage ses coûts face à des ventes de voitures en Europe et une rentabilité en berne, a renoncé à construire un nouveau site en Slovaquie et va se limiter à augmenter la production de l’usine déjà existante dans ce pays. Le premier constructeur français, qui a investi 700 millions d’euros pour édifier une usine à Trnava spécialisée dans de petits modèles comme la Peugeot 207, avait annoncé en décembre un investissement supplémentaire de 350 millions pour étendre son site, avec l’objectif d’y fabriquer un nouveau véhicule. Cinq mois après la décision de fermer son usine de Ryton (Grande-Bretagne), PSA Peugeot Citroën a abandonné ce projet d’agrandissement slovaque pour “éviter les dépenses de construction” du nouveau site, qui devait produire quelque 150.000 voitures par an, a indiqué jeudi un porte-parole. “PSA a décidé de ne pas construire une nouvelle unité de production à Trnava, mais d’utiliser au maximum l’usine existante pour la production d’un futur modèle à l’horizon 2010”, a-t-il dit. “Le contexte de forte concurrence sur le marché européen et la volonté de réduire ses dépenses l’ont amené à rechercher le meilleur taux d’utilisation de son outil industriel européen”, a-t-il ajouté. Le groupe cherche à “limiter ses investissements pour de nouvelles capacités industrielles sans renoncer à ses projets de nouveaux modèles”, a fait valoir le porte-parole. La capacité de l’usine de Trnava, qui monte actuellement en régime, était initialement prévue à 300.000 voitures par an, avec trois équipes de production, mais peut être accrue par “l’ajout d’équipes supplémentaires”, selon lui. L’usine actuelle devait employer initialement 3.500 personnes et le nouveau site devait entraîner 1.800 créations d’emplois. Selon des sources proches du constructeur en Slovaquie, PSA va “embaucher une quatrième équipe supplémentaire à partir de 2010”. Mais, au siège du groupe à Paris, on a affirmé qu’aucune décision n’avait été prise sur une quatrième équipe. Alors que PSA Peugeot Citroën a dû revoir en baisse deux fois ses prévisions de rentabilité pour 2006, sa décision sur Trnava pourrait faire partie du plan de redressement de la rentabilité que le PDG de PSA Jean-Martin Folz doit annoncer avant l’ouverture fin septembre du Mondial de l’automobile à Paris. Fin juillet, lors de la présentation de résultats semestriels en net recul sous l’effet de moindres ventes en Europe occidentale et de la flambée des matières premières, M. Folz avait évoqué “la poursuite de la réduction des frais de structures” au nombre des pistes pour “restaurer la rentabilité”. PSA Peugeot Citroën ne prévoit pas pour l’instant d’autres fermetures d’usines en Europe occidentale après celle de Ryton (Grande-Bretagne), car son “outil de production est bien adapté à ses besoins de court terme”, avait-il aussi affirmé. Le groupe, engagé comme ses homologues occidentaux dans un “recentrage” de son outil industriel vers l’Europe de l’Est et l’Asie, avait invoqué début avril une compétitivité trop faible et un marché automobile européen difficile pour justifier sa décision de fermer en 2007 sa seule usine britannique. Entrée dans l’UE en 2004, la Slovaquie, pays de 5,4 millions d’habitants qui attire constructeurs et équipementiers par ses salaires bien moindres qu’en Europe de l’Ouest, espère devenir en 2010 le premier producteur automobile mondial par habitant avec plus d’un million d’unités par an. Autant dire que la décision de PSA va constituer une déception pour la Slovaquie, pays au taux de chômage élevé, dont le gouvernement avait décidé de débloquer quelque 53 millions d’euros d’aide pour l’extension de Trnava. |
||
|