[07/09/2006 19:13:56] NEW DELHI (AFP) Les constructeurs automobiles japonais veulent faire de l’Inde une plate-forme d’assemblage de voitures exportées vers l’Europe, comme le sont la Chine et la Thaïlande, grâce à des projets de nouvelles usines d’une valeur totale de 1,7 milliard de dollars. Nissan et Suzuki ont proposé d’investir, à eux deux, 1,5 milliard de dollars pour monter une usine dans la banlieue de New Delhi, a annoncé jeudi le ministre de l’Industrie indien Sontosh Mohan Dev, cité par l’agence Press Trust of India. “La société commune Nissan-Suzuki a proposé de faire un investissement direct étranger d’une valeur de 1,5 milliard de dollars pour créer une usine de voitures à Manesar”, a-t-il dit, en marge d’une conférence sur l’industrie automobile. Ce nouveau site aurait une capacité de 350.000 voitures par an, essentiellement destinées à l’exportation vers l’Europe, selon le ministre. Le président de Suzuki Motor, Osamu Suzuki, n’a pas voulu confirmer le montant de l’investissement. “Nous n’avons pas encore bouclé l’accord final pour construire des véhicules avec Nissan (mais) si nos projets se concrétisent nous prévoyons d’exporter 400.000 voitures”, a-t-il ajouté, au cours d’une conférence de presse à New Delhi. “Cela va constituer un grand saut dans les volumes d’exportation (…) L’attention se déplace sur l’Inde comme plaque tournante d’assemblage automobile”, a poursuivi M. Suzuki. L’Inde suivrait ainsi le chemin tracé en Asie par la Chine et par la Thaïlande, qualifiée de “Detroit d’Asie du Sud-Est”, en raison de la présence de la plupart des géants mondiaux de l’automobile. D’après le quotidien économique japonais Nihon Keizai Shimbun (Nikkei) de jeudi, la nouvelle usine de Suzuki produira des automobiles compactes essentiellement destinées à l’Europe (150.000 sur 210.000 en 2008). Et une partie (50.000) sera produite pour Nissan et vendue sous cette marque. Selon le journal, le choix de l’Inde s’explique pour des raisons de coûts. Les Japonais veulent aussi multiplier les sites de production en Asie pour être présents dans des pays avec un gros marché intérieur potentiel, comme l’Inde, et pour répartir les risques liés aux taux de change, analyse le Nikkei. En plus de Nissan et de Suzuki, leur concurrent Honda va investir 200 millions de dollars sur cinq ans pour une deuxième usine en Inde, a annoncé jeudi le président de sa filiale indienne Masahiro Takedagawa, cité par Press Trust of India. Ce site d’une capacité de 100.000 unités par an devrait produire une petite voiture pour le marché indien. Honda possède déjà une chaîne de montage dans le pays dans laquelle il a investi 200 millions de dollars. Quant à Suzuki, fort d’une société commune avec le gouvernement indien depuis 1983, il produit une petite voiture (Maruti) abordable pour les classes moyennes émergentes. Suzuki-Maruti vend 600.000 véhicules par an sur un marché local en pleine expansion. Les ventes de voitures en Inde ont atteint 1,1 million d’unités en 2005/2006 et devraient quasiment doubler d’ici à 2010. Le sud-coréen Hyundai et l’indien Tata sont également présents sur le marché local. NISSAN MOTOR SUZUKI |
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