[07/09/2006 15:30:02] PARIS (AFP) Le groupe français Suez a dégagé un bénéfice semestriel record et affiché jeudi son optimisme sur l’issue du projet de fusion avec Gaz de France, alors que s’ouvre le débat parlementaire sur la privatisation controversée de GDF, prélude à son mariage avec Suez. Le groupe d’énergie et d’environnement a publié jeudi son meilleur bénéfice semestriel, en hausse de 39,5% à 2,2 milliards d’euros. Concernant le projet de fusion controversé entre Suez et GDF, le PDG de Suez Gérard Mestrallet a indiqué lors d’une conférence de presse que le processus de fusion était “en bonne voie”, ajoutant: “Le gouvernement est confiant donc je suis confiant”. Les députés ont entamé jeudi l’examen du projet de loi énergie, qui prévoit notamment que l’Etat détienne “au moins le tiers” du capital de GDF, au lieu de 80% actuellement, ce qui permettra une fusion avec Suez. La fusion sera “accélératrice de croissance et de rentabilité” pour Suez et lui permettra de “diversifier ses risques géographiques et réglementaires” tout en maintenant une “discipline financière”, a estimé M. Mestrallet, évoquant une “opportunité unique” et “historique”. Toutefois, interrogé sur l’éventualité d’un échec du rapprochement avec GDF, le PDG a indiqué que “si le Parlement devait décider, mais il n’en prend pas le chemin, que cette opération ne devait pas se faire, chacun reprend sa liberté et trouverait d’autres voies”. Le mariage avec GDF est “de loin la meilleure” solution, même si elle “n’est forcément pas la seule”, a-t-il déclaré. Mais “il n’y a pas de plan B” à cette fusion, a prévenu toutefois M. Mestrallet, ajoutant que la fusion “était un projet partagé” par les deux parties. “Nous sommes fiancés, les deux entreprises se sont choisies” et “GDF doit demander l’accord de ses parents (l’Etat, ndlr), c’est normal”, a plaisanté le PDG. “Une fois que le Parlement aura choisi, nous reviendrons l’un vers l’autre”, a-t-il poursuivi. Concernant les griefs exprimés par la commission européenne sur les problèmes de consurrence que pourrait poser la fusion, “nous sommes confiants dans notre capacité à trouver des remèdes” qui respectent “les souhaits de la Commission en préservant l’intégralité de l’intérêt de la fusion.” Avec la fusion, il y aura “plus de concurrence après qu’avant”, a-t-il assuré, estimant que “la concurrence est un facteur de baisse des prix”. Le PDG a dessiné un paysage énergétique européen que serait composé de “grands acteurs paneuropéens” qui auront “la taille pour investir et négocier” les prix du gaz, et dont il souhaite que l’ensemble Suez-GDF fasse partie. Outre un bénéfice semestriel record, Suez a aussi relevé jeudi sa prévision de croissance de chiffre d’affaires annuel, qui devrait se situer au dessus de 7%, contre 4 à 7% prévus jusque-là. Suez Environnement a été choisi pour l’attribution d’un contrat d’une durée de trente ans portant sur la gestion du service d’eau de la ville de Changshu en Chine, dont le montant cumulé sur la durée sera de plus d’un milliard d’euros, a annoncé le groupe jeudi. “Suez Environnement vient d’être nommé comme +preferred bidder+ (“meilleur offrant”) dans le cadre d’un contrat de concession pour la gestion du service d’eau de la ville de Changshu”, près de Shanghai, indique la société dans un communiqué. Ce contrat, attribué à l’issue d’un appel d’offres international, représente un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros pour la première année. Le montant total sera de plus d’un milliard d’euros, “sans compter sur l’effet de l’accroissement de la demande en eau (+10% par an)”, précise le groupe. Une porte-parole de Suez a précisé que le montant s’élevait à 1,1 milliard d’euros. Pour ce projet, Suez Environnement est associé au groupe New World, son partenaire historique en Chine, à travers leur société commune Sino-French Holding, pour acheter 49% de la Changshu Water Supply Company Limited, 51% restant propriété de la ville. Une joint-venture sera formée, dont Suez Environnement assurera la direction. Suez sera en charge de la production et la distribution d’eau potable (3 usines d’une capacité globale de 675.000 m3 par jour, 2.500 km de réseaux), ainsi que de la gestion du service clientèle pour une population de 1,5 million d’habitants. “Ce projet constituera notre 19ème joint-venture en Chine. Il s’agit du 6ème contrat de concession dans le domaine de l’eau municipale et s’ajoute à d’autres contrats industriels d’envergure sur les parcs industriels de SCIP et Spark à Shanghai”, a détaillé Jean-Louis Chaussade, directeur général adjoint de Suez en charge de l’Environnement, cité dans le communiqué. Le démarrage du contrat est prévu pour fin 2006. Par ailleurs, Suez est revenu sur le rachat du belge Electrabel fin 2005, en indiquant que les économies qui y sont liées se faisaient sentir dès 2006 et non pas seulement en 2007 comme il l’avait prévu au moment du rachat. Le chiffre d’affaires de Suez, déjà annoncé en août, s’est élevé à 22,4 milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 10,2%, avec une activité “particulièrement soutenue dans l’électricité et le gaz”. M. Mestrallet a souligné aussi jeudi l’amélioration du taux d’endettement du groupe, désormais à 58% des fonds propres. Sa dette s’élève actuellement à 12 milliards d’euros. |
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