[08/09/2006 17:47:35] PARIS (AFP) La nécessité d’une politique de soutien à l’industrie française des jeux vidéo, et les retards de l’Europe à reconnaître sa nature d’industrie culturelle seront au centre d’un colloque organisé lundi à l’Assemblée nationale. Sur le marché en pleine expansion des jeux vidéo, dont les ventes mondiales sont estimées à plus de 25 milliards d’euros, la France occupait depuis l’origine une place de choix. Aujourd’hui encore, trois des plus grands éditeurs mondiaux sont français: Infogrames, Ubisoft et Vivendi Universal Games. Aux côtés de ces grands leaders, de nombreux éditeurs et studios de développement se sont créés mais, au cours des dernières années, ils se sont délocalisés ou ont disparu par dizaines, face à une concurrence étrangère de plus en plus agressive. Aujourd’hui, ce secteur n’emploie plus en France que 1.500 personnes alors qu’il en comptait 5.000 il y a cinq ans. Le Premier ministre Dominique de Villepin, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et le ministre délégué à l’Industrie François Loos avaient pris, fin 2005, des engagements en faveur d’un crédit d’impôt sur les dépenses de production de jeux vidéo. Comme tous les mécanismes de soutien à une industrie, celui-ci doit être autorisé par la Commission européenne, qui n’a jusqu’à présent pas répondu aux demandes du gouvernement français. Le colloque, qui sera présidé par Patrice Martin-Lalande, député du Loir-et-Cher, co-président du groupe d’études sur l’Internet, rapporteur spécial de la commission des finances pour les médias, sera l’occasion de faire le point sur les multiples questions posées par cette industrie que la France veut voir reconnue comme industrie culturelle. Les jeux vidéo représentent en effet un important enjeu de société: la France ne compte pas moins de 15 millions de joueurs, en majorité des jeunes, ce qui place les jeux vidéo devant le cinéma en salle ou les livres. Le colloque donnera ainsi la parole à de nombreux industriels, sociologues et responsables politiques sur les manières de relever le défi culturel, pédagogique et social des jeux vidéo. Les autres enjeux concernent également les protections à apporter pour les mineurs et les contrôles à mettre en place. Il s’agit aussi de mesurer les impacts de l’Internet, de la téléphonie mobile et de la télévision interactive sur cette industrie. Pas moins de trois ministres sont prévus pour intervenir durant le colloque, le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la Jeunesse et des Sports Jean-François Lamour et le ministre de l’Industrie François Loos. |
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