Eurogroupe : l’UE doit profiter de la reprise pour réduire déficits et dettes

 
 
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Le commissaire de l’UE aux Affaires économiques Joaquin Almunia (g), le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker (c) et le ministre de l’Economie finlandais Eero Heinaluoma lors d’une réunion de l’Eurogroupe à Helsinki, le 8 septembre 2006 (Photo : Gérard Cercles)

[08/09/2006 16:57:32] HELSINKI (AFP) Les ministres européens des Finances, réunis vendredi à Helsinki, ont estimé que les 25 devaient profiter de la reprise économique cette année pour intensifier leurs stratégies de réduction des déficits et dettes publics, et améliorer leur coopération énergétique.

“Les excédents réalisés dans la mouvance de la reprise doivent être réaffectés en priorité absolue à la réduction du déficit et à l’orientation vers le bas du niveau de l’endettement”, a déclaré le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse.

Le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois a d’ailleurs été reconduit pour deux ans, soit pour la période 2007-08, à la tête de cette instance informelle qui rassemble les ministres des Finances des 12 pays de la zone euro, et dont la réunion précède traditionnellement celle de l’Ecofin à 25.

Grâce au bon résultat obtenu au premier semestre, la croissance devrait s’élever à 2,5% cette année dans la zone euro, selon la dernière prévision de la Commission européenne, soit le plus fort rythme enregistré depuis six ans, après une année 2005 morose (+1,4%). Cette reprise vigoureuse devrait générer des ressources fiscales plus abondantes que prévu pour les Etats.

“Il ne faut pas répéter les erreurs que nous avons commises” à la fin des années 1990 et au début des années 2000, a insisté M. Juncker, évoquant le relâchement de la discipline budgétaire après le lancement de l’euro, alors que la situation économique connaissait une embellie passagère.

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Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet lors d’une réunion de l’Eurogroupe à Helsinki, le 8 septembre 2006 (Photo : Gérard Cercles)

“Pour tous les pays, l’idée est que chaque bonne nouvelle (en matière de rentrée fiscale) doit être par principe affectée à la réduction du déficit et à une baisse de la dette ou une réduction de sa progression”, a appuyé le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

Depuis le lancement de l’Union économique et monétaire, le pacte de stabilité et de croissance enjoint les Etats membres de ne pas dépasser un déficit de 3% du PIB et une dette de 60% du PIB. L’objectif à moyen terme est d’arriver à un équilibre durable des finances publiques.

Les 25 ont noté que l’économie européenne a montré une résistance inattendue à la flambée des prix du pétrole, qui ont bondi de 80% depuis début 2005.

Pour le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, cela s’explique par leurs efforts de coordination en matière énergétique.

“On a déjà fait beaucoup de choses” depuis un an, a-t-il estimé, évoquant la mise en place d’une “diplomatie énergétique” des 25.

“Les Etats membres ont réagi de manière plus intelligente et efficace” que lors de la précédente flambée des prix du pétrole, ce qui a permis de réduire son impact sur l’inflation, a estimé M. Almunia.

L’Eurogroupe a par ailleurs abordé, vendredi matin, la question devenue polémique du dialogue économique qu’il entretient avec la BCE.

“Le dialogue, si chacun fait un effort, pourra gagner en intensité”, a estimé M. Juncker, qui se plaint de ne pas être assez écouté par la BCE.

“Nous sommes prêts à user pleinement de tout ce qui existe dans le traité et aussi informellement, à l’Eurogroupe”, lui a répondu M. Trichet, rappelant au passage que l’indépendance de la BCE était garantie par le traité de Maastricht et qu’elle ne saurait recevoir aucune instruction des gouvernements dans la conduite de la politique monétaire de la zone euro.

 08/09/2006 16:57:32 – © 2006 AFP