[10/09/2006 11:46:15] BRUXELLES (AFP) La préparation de négociations d’accords de libre-échange entre l’UE et l’ASEAN d’une part, la Corée du Sud d’autre part sera le véritable enjeu concret de la réunion dimanche et lundi à Helsinki des chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe et d’Asie, dont les débats officiels seront consacrés aux défis de la mondialisation. Pour ce dixième anniversaire d’un exercice biennal inauguré en 1996 à Bangkok, les 38 dirigeants (les 10 de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ASEAN plus Chine, Japon, Corée du Sud et les 25 de l’Union européenne) devraient examiner la direction à donner à un dialogue resté jusqu’ici largement formel. “Il est vrai que l’ASEM n’est pas un processus qui conduit à des décisions concrètes”, a reconnu cette semaine le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, hôte du sommet, qui insiste sur le dialogue autour des intérêts communs, qu’il s’agisse de l’énergie, des changements climatiques ou de la lutte contre le terrorisme. “Avec 40 personnes dans la salle, il n’y a pas de vraie discussion et il est difficile de produire quoi que ce soit”, souligne Fraser Cameron, conseiller senior à l’European Policy Center, un centre d’études bruxellois. Mais c’est “l’occasion pour chacun des participants de tisser des liens personnels et d’exprimer ses préoccupations”, ajoute-t-il. Comme le relève la présidence finlandaise de l’UE, la coopération économique, un des trois piliers du processus avec le dialogue politique et les échanges culturels, a été “le moteur animant l’ASEM dans son ensemble”. Elle souligne que les échanges entre les deux zones pèsent aujourd’hui 43% du commerce mondial. La Commission européenne, représentée à Helsinki par son président José Manuel Durao Barroso, souhaite renforcer cette dynamique en négociant des accords bilatéraux de libre-échange (ALE) avec des partenaires asiatiques.
“Sur le plan commercial, la grosse histoire est la perspective d’ALE avec l’ASEAN et la Corée du Sud. Il n’y aucun doute qu’on va en parler dans les couloirs”, indique-t-on dans l’entourage du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson. M. Mandelson, retenu à Rio pour une réunion du G20 des pays émergents, ne sera pas à l’ASEM. La Commission souhaite obtenir des 25 d’ici la fin de l’année un mandat de négociations avec l’ASEAN et la Corée du Sud. Elle voit dans les entretiens d’Helsinki “l’occasion pour les représentants de l’ASEAN de plaider leur cause auprès des Etats membres”, indique une source européenne. Négocier de tels accords de libre-échange implique de la part de l’UE des concessions tarifaires affectant des secteurs sensibles comme l’agriculture, les textiles ou la chaussure. “Il y a beaucoup de résistance” chez certains Européens, reconnaît la même source. Mais en contrepartie, l’UE peut espérer avancer dans des domaines comme la propriété intellectuelle, la protection des investissements, l’accès aux marchés publics, des thèmes marginalisés ou écartés dans les négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha à l’Organisation Mondiale du Commerce. A ce propos, le sommet de l’ASEM devrait joindre sa voix aux appels à la relance des négociations, suspendues sine die cet été après l’échec des discussions de Genève entre les principaux acteurs du cycle. En marge de l’ASEM, l’UE tiendra son sommet annuel avec la Corée du Sud d’une part, la Chine d’autre part. Avant cette échéance, Pékin a de nouveau demandé la levée de l’embargo sur les armes, décrété par l’UE en 1989 à la suite du massacre de la place Tiananmen. “Ce sujet est sur la table depuis des années mais nous n’avons pas prévu d’en parler à Helsinki”, a indiqué M. Vanhanen. |
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