Plaidoyer pour le multilatéralisme au 6e sommet de l’Asem

 
 
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Les chefs de délégations le premier jour de la conférence Asie-Europe à Helsinki le 10 septembre 2006 (Photo : Patrick Kovarik)

[11/09/2006 15:39:35] HELSINKI (AFP) Les chefs d’Etat et de gouvernement de 38 pays d’Asie et d’Europe ont conclu le sixième sommet de l’Asem à Helsinki lundi en réaffirmant la valeur de leur dialogue informel et leur attachement au multilatéralisme et au rôle central de l’Onu.

“Tout au long de cette réunion, l’accent a été mis sur un soutien vigoureux au système multilatéral fondé sur des règles, avec les Nations unies en son centre”, a résumé l’hôte du sommet, le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, en clôturant les travaux.

En ce jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, salué à l’Asem par une minute de silence, le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso a insisté sur l’importance du dialogue des civilisations, des cultures et des religions, devenu une des caractéristiques de l’Asem.

C’est la preuve, a-t-il dit, qu’il peut y avoir “harmonie dans la diversité, mais en même temps, tolérance zéro pour l’intolérance”.

L’intervention dans la crise libanaise, avec les contributions de troupes annoncées par plusieurs membres asiatiques de l’Asem, a été saluée comme un exemple de coopération. Le président français Jacques Chirac, annonçant des participations chinoise et sud-coréenne à la Finul renforcée, a jugé cet engagement “capital”.

De son côté, M. Vanhanen a défendu le mode de fonctionnement de l’Asem, qui a été souvent critiqué pour ne pas produire de résultats concrets. “Fidèle au véritable esprit de l’Asem, nous avons eu des discussions ouvertes, informelles et franches sur de nombreux sujets”, a-t-il dit.

La réunion d’Helsinki aura été marquée par un accord sur l’accueil de nouveaux membres, Européens et Asiatiques, “ce qui prouve que l’Asem est un processus dynamique qui continue d’attirer de nouveau partenaires”, a expliqué M. Vanhanen, président en exercice de l’Union européenne.

D’ici le prochain sommet à Pékin en 2008, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie d’un côté, la Bulgarie et la Roumanie de l’autre, deviendront membres, ainsi que le secrétariat de l’Asean pour faire pendant à la Commission européenne, déjà présente.

Outre les conclusions générales de la présidence, le sommet a adopté une déclaration spécifique sur les changements climatiques. Elle réaffirme la validité de la Convention des Nations unies et du Protocole de Kyoto “comme cadre international approprié pour développer de nouvelles actions contre les changements climatique”. Une pierre dans le jardin des Etats-Unis, isolés dans le rejet du protocole de Kyoto.

Mais les membres de l’Asem endossent une approche plus diversifiée, qui inclut les “percées technologiques à long terme” et “les mécanismes de marché” dans la panoplie des outils à employer.

Objet d’un compromis entre les pays développés, surtout les Européens, et ceux qui sont encore émergents ou en développement, la plupart des Asiatiques, le texte souligne “le principe d’une responsabilité commune mais différenciée selon les capacités”.

Les dirigeants des pays pauvres redoutent que des contraintes environnementales trop strictes entravent la forte croissance économique qu’ils jugent nécessaire.

Tout au long du sommet, les dirigeants d’Europe et d’Asie ont exprimé leur inquiétude devant l’impasse où se trouvent actuellement les négociations commerciales du cycle de Doha à l’OMC.

Dans la déclaration de la présidence, ils appellent “toutes les parties à la négociation à faire preuve de la volonté politique et de la flexibilité nécessaires pour permettre aux négociations de reprendre dès que les circonstances le permettront”.

 11/09/2006 15:39:35 – © 2006 AFP