L’Opep opte pour le statu quo et reste aux aguets face à la baisse des cours

 
 
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Réunion des membres de l’Opep à Vienne, le 11 septembre 2006 (Photo : Dieter Nagl)

[11/09/2006 18:18:57] VIENNE (AFP) L’Opep a sans surprise décidé de maintenir son plafond de production inchangé à l’issue de sa réunion lundi à Vienne en dépit du fort recul des cours ces derniers jours, mais a prévenu qu’elle se tenait prête à tout moment à corriger le tir si la situation l’exige.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne va pas modifier son plafond officiel, actuellement fixé à 28 millions de barils par jour, a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse à l’issue de sa réunion.

Cette décision était attendue, les ministres ayant largement fait savoir ces derniers jours qu’ils jugeaient le marché bien approvisionné et la situation globalement satisfaisante malgré le net recul des cours depuis maintenant une semaine.

Ceux-ci sont tombés lundi à leur plus bas niveau depuis le 27 mars, à 64,85 dollars pour un baril de “light sweet crude” sur le New York Mercantile Exchange, bien loin des records historiques de près de 79 dollars le baril atteints cet été.

Les cours ont bénéficié d’une série de facteurs baissiers comme l’abondance des stocks américains, l’absence d’ouragans dans le Golfe du Mexique, et surtout une situation jugée apaisée dans le crise autour du nucléaire iranien. Téhéran vient de donner des signes d’ouverture dans ses négociations avec le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure Javier Solana.

Conscients que leurs recettes pétrolières sont en jeu, les 11 pays membres de l’Opep se disent prêts dans leur communiqué “à répondre rapidement à toute évolution qui pourrait mettre en danger leurs intérêts”.

L’Opep s’est donc entendue pour autoriser son président à convoquer une réunion supplémentaire avant décembre si nécessaire, pour réduire sa production et tenter ainsi d’enrayer une dégringolade des cours. Celle-ci aurait lieu le cas échéant avant celle déjà prévue pour le 14 décembre à Abuja (Nigeria).

Jusqu’ici, les ministres de l’Opep étaient pourtant apparus divisés quant à l’attitude à adopter face à ce recul des cours.

Certains, comme le chef de file de l’Opep, le Saoudien Ali al-Nouaïmi, ou l’Emirati ben Zaën al-Hameli, s’étaient montrés sereins et même satisfaits, car cela allège la facture pétrolière des pays consommateurs et préserve donc la vigueur de l’économie mondiale.

D’autres, comme le président de l’Opep, le Nigérian Edmund Daukoru, ou le Vénézuélien Rafael Ramirez, s’étaient dits au contraire “préoccupés”.

“On ne peut pas permettre que les prix tombent trop fort. On ne peut pas permettre que ça tombe au-dessous de 60” dollars le baril, a prévenu M. Ramirez. Son homologue iranien, Kazem Vaziri-Hamaneh, s’est montré du même avis.

Certains journalistes s’étonnant de voir que le plafond de 28 mbj n’était pas mentionné cette fois dans le communiqué final, M. Daukoru a semblé relativiser son importance et insisté sur la volonté de “flexibilité” de l’Opep. Le système de quotas “n’a jamais été conçu pour être rigide”, a-t-il expliqué.

M. Daukoru a également indiqué que l’Opep avait discuté de la nomination d’un nouveau secrétaire général pour l’Organisation, mais, n’ayant pu parvenir à un consensus, avait décidé de renvoyer ce thème à la réunion d’Abuja.

La présidence de l’Opep en 2007 a été attribuée au ministre émirati de l’Energie, Mohammad ben Zaën al-Hameli.

 11/09/2006 18:18:57 – © 2006 AFP