[12/09/2006 15:36:35] PARIS (AFP) Gaz de France a annoncé mardi un bénéfice semestriel record de 1,7 milliard d’euros, supérieur aux attentes, en plein débat parlementaire sur sa privatisation et son projet de fusion avec le groupe énergétique Suez, contre lesquels les syndicats ont manifesté le même jour. Porté par la croissance des prix des hydrocarbures et des ventes à l’international, le bénéfice net de GDF a bondi de 44% au premier semestre, quand les analystes interrogés par l’AFP attendaient une progression de seulement 11% à 17%. Cette tendance a permis au groupe de relever ses prévisions: il table désormais sur un bénéfice net supérieur à 2,2 milliards d’euros pour l’ensemble de 2006, contre plus de 2 milliards jusqu’à présent. GDF espère également une croissance de son excédent brut d’exploitation supérieure à 20% en 2006, à plus de 5 milliards d’euros, et de 10% en moyenne par an pour la période 2005-2008, contre 4% à 7% initialement. Les analystes ont salué ces chiffres: “relever des objectifs pour une année, c’est déjà bien, mais pour une période, c’est encore mieux”, a expliqué l’un d’eux.
Devant la presse, le PDG du groupe, Jean-François Cirelli, a jugé ces résultats “excellents” et souligné que GDF était “prêt à aller de l’avant et à accélérer son développement”, notamment avec Suez. Alors que les députés examinent depuis jeudi un projet de privatisation de GDF, contre lequel la gauche a déposé des dizaines de milliers d’amendements, M. Cirelli a jugé “normal” que le sujet “soit longuement discuté”. Le même jour, les syndicats de GDF, sauf la CFDT, organisaient des manifestations partout en France contre la privatisation et la fusion. La fédération CGT-énergie a estimé à cet égard que le “véritable enjeu” de la fusion était de “faire disparaître les tarifs administrés (fixés par les pouvoirs publics) au profit de contrats indexés sur les marchés libres”, ce qui “conduirait à des hausses vertigineuses de tarifs”. Pour elle, “l’envol” des résultats semestriels est déjà lié à une “hausse des tarifs du gaz” de 26% entre juillet 2005 et mai 2006. M. Cirelli a répondu que le consommateur en France payait “l’un des gaz les moins chers d’Europe” et que GDF réclamait des hausses de tarifs qui couvrent les coûts d’approvisionnement. Selon GDF, malgré une progression de 5,8% des tarifs au 1er mai, l’évolution des prix a provoqué un manque à gagner de 331 millions d’euros sur le semestre. L’activité achat-vente d’énergie a néanmoins affiché un excédent brut d’exploitation de 641 millions d’euros (+46%), la croissance des volumes de gaz vendus et les déstockages ayant plus que compensé ce manque à gagner. Aux actionnaires de Suez, parmi lesquels certains craignent que la fusion leur soit défavorable, M. Cirelli a assuré que la parité “serait équitable”, soulignant qu’il “croyait à la force de GDF”. Il s’est montré rassurant à propos des négociations de GDF et Suez avec la Commission européenne, qui avait soulevé des problèmes de concurrence, en saluant la “bonne volonté des deux parties”. Vers 13H30, le titre Gaz de France gagnait 2,11% à 29,46 euros à la Bourse de Paris. L’action Suez prenait de son côté 1,63% à 33,74 euros. |
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