[12/09/2006 17:45:51] NEW YORK (AFP) Le groupe informatique américain Hewlett-Packard (HP), frappé par un scandale d’espionnage entre les membres de son conseil d’administration, a décidé de pousser en douceur vers la sortie Patricia Dunn, sa présidente compromise dans cette affaire. Pour dénouer la crise, après trois jours de délibération, le conseil d’administration a décidé qu’elle quitterait ses fonctions le 18 janvier 2007, et qu’elle serait remplacée ensuite par le PDG Mark Hurd, qui restera ainsi seul maître à bord. Après cette date, Mme Dunn, 53 ans, conservera un poste d’administrateur au sein du conseil, a précisé HP dans un communiqué. Le groupe a aussi présenté officiellement ses excuses à deux membres de son conseil d’adminsitration pour “intrusion dans leur vie privée” et s’est engagé à de plus avoir recours à ces pratiques. HP a été sommé de s’expliquer par les autorités judiciaires californiennes et fédérales sur ses méthodes d’enquêtes très controversées utilisées en 2005 pour découvrir l’auteur de fuites vers les médias. Ces enquêtes, ordonnées par Mme Dunn, ont été confiées à des détectives privés qui se sont procurés des relevés téléphoniques de membres du conseil en se faisant passer pour eux, procédure considérée à la limite de la légalité. Devant le scandale, les analystes s’attendaient au départ de Mme Dunn, qui avait d’avance indiqué qu’elle ne s’y opposerait pas. Mardi, elle a aussi regretté que les enquêtes qui avaient été ordonnées “incluaient malheureusement certaines techniques inappropriées, qui sont allées au delà de ce que nous pensions, et je m’excuse qu’elles aient été employées”.
M. Hurd a lui précisé qu’il prendrait des “initiatives pour (s’)assurer que ces techniques d’investigations inappropriées ne seront plus employées”. La perspective d’un départ de Mme Dunn à la fin de l’année et la concentration des pouvoirs dans les mains de Mark Hurd, a profité au titre HP, qui gagnait 1,71% à 36,98 dollars mardi à 16H40 GMT à la Bourse de New York. HP a aussi cherché à extirper les racines de ce scandale porté sur la place publique: George Keyworth, l’administrateur qui était à l’origine des fuites a annoncé sa démission du conseil dont il était membre depuis 1986. Il a reconnu avoir parlé à des journalistes mais dénoncé les intrusions dans sa vie privée et s’est défendu d’avoir livré des informations nuisibles au groupe. “L’invasion de ma vie privée était erronée et contraire aux valeurs de HP. Je reconnais avoir été la source d’un article dans CNET en janvier 2006 (…) mais ces commentaires étaient dans l’intérêt de la compagnie et ne donnaient pas d’informations confidentielles”. Le scandale a éclaté après les protestations de l’un des anciens administrateurs, l’homme d’affaires Thomas Perkins, qui a lui-même démissionné du conseil en mai dernier quand il a découvert que les détectives avaient obtenu ses relevés téléphoniques en se faisant passer pour lui. M. Perkins a déclaré mardi qu’il “remerciait Patricia Dunn de sa bonne volonté en acceptant de démissionner et de laisser HP tourner la page”. Mark Hurd est PDG depuis début 2005 après avoir remplacé Carly Fiorina, elle-même ejectée de manière quelque peu abrupte de la tête du groupe. Il a présenté officiellement mardi les excuses du groupe à MM. Perkins et Keyworth pour l’intrusion dans leur vie privée. Le départ de Mme Dunn ne pourra que conforter l’autorité de Mark Hurd, qui depuis son arrivée à la tête du groupe a entrepris un plan de redressement drastique. Celui-ci a permis au groupe de nettement redresser ses résultats cette année, avec notamment un bénéfice net en hausse de 51% au 2e trimestre. |
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