Total Petrochemicals annonce 300 suppressions d’emplois en France

 
 
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La raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, le 18 mai 2005 (Photo : Mychele Daniau)

[12/09/2006 15:39:48] PARIS (AFP) Total Petrochemicals France, qui regroupe les activités pétrochimiques de Total en France, a annoncé mardi dans un communiqué la suppression, d’ici 2011, de 300 emplois sur les sites de Carling (Moselle) et Gonfreville (Seine-Maritime), sur un effectif global de 2.300 personnes.

“Ce projet ne donnerait lieu à aucun licenciement”, assure dans un communiqué la direction.

Celle-ci a présenté mardi en comité central d’entreprise (CCE) un “projet industriel pour assurer sa compétitivité”, qui “se traduirait à l’horizon 2011 par la suppression de 300 postes sur les sites de Gonfreville et de Carling”.

Quelque 243 postes seraient supprimés à Carling, et 58 postes et demi à Gonfreville, a précisé la direction à l’AFP.

“Ce projet est indispensable à la pérennité de Total Petrochemicals France et plus particulièrement à celle de son activité styrénique (styrène et polystyrène), menacée par des surcapacités croissantes et une demande européenne atone”, dans un contexte de “basse conjoncture”, explique le groupe, qui emploie en France environ 2.300 salariés.

Il s’agit de concentrer l’activité européenne de styrène à Gonfreville pour en faire “la plus performante d’Europe”, avec en parallèle l’arrêt de l’unité de styrène à Carling.

Dans un communiqué, la CFDT Chimie a dénoncé une “stratégie financière” qui porte un “nouveau coup dur pour la chimie française, à peine trois mois après la sortie d’Arkema du groupe Total”.

“Cette restructuration, malgré l’annonce de 400 millions d’euros d’investissements, est purement défensive”, et menace les activités pétrochimiques de Total de “disparaître à l’horizon 2012, tant le projet présente des zones d’ombre”, estime la CFDT.

Le délégué CFE-CGC Khalid Benhammou a fustigé de son côté un “mauvais projet qui fragilise l’usine de Carling (environ 930 salariés)”.

“Ce n’est qu’une première étape avant sa fermeture”, craint M. Benhammou.

La direction précise que les suppressions d’emplois se feront par des départs en retraite ou en “pré-retraite choisie”. Pour les autres salariés dont le poste est supprimé, le groupe “s’engage à proposer un accompagnement personnalisé avec des mesures de formation et de reclassement lui permettant notamment de poursuivre sa carrière sur son site d’origine”.

“On est une filiale du premier groupe français, il serait indécent de licencier”, a commenté M. Benhammou.

Selon la CFE-CGC, ce projet, qui prévoit l’échange de produits entre Gonfreville et Carling, comporte des “risques environnementaux, avec le transport chaque année de 160.000 tonnes de benzène (matière première principale du styrène, NDLR) par voie ferroviaire: ça signifie traverser la France d’Est en Ouest (800 km) avec un produit hautement cancérigène”.

La CFDT demande pour sa part qu’une “expertise soit menée afin d’évaluer le risque environnemental et social que représente une telle opération”.

Total Petrochemicals affirme de son côté que “les infrastructures logistiques et ferroviaires des deux sites seraient aménagées pour améliorer les performances en terme de sécurité et d’environnement grâce à des investissements importants de l’ordre de 60 millions d’euros”.

Total Petrochemicals possède aussi des sites à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), un pôle de Recherche et Développement à Mont/Lacq (Pyrénées-Atlantiques), un pôle technique à Lyon et un siège social à Paris.

 12/09/2006 15:39:48 – © 2006 AFP