[12/09/2006 17:28:10] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis ont enregistré un nouveau déficit commercial record en juillet à 68 milliards de dollars, même si celui avec la Chine s’est très légèrement réduit, selon les chiffres annoncés mardi par le ministère du Commerce. Les économistes s’attendaient à un déficit de 65,5 milliards de dollars. Les 68 milliards enregistrés en juillet sont un record sur un seul mois et marquent une progression par rapport aux 64,6 milliards enregistrés en juin. Sur les sept premiers mois de l’année, le déficit commercial atteint 453 milliards de dollars, contre 398,2 milliards de dollars sur la même période en 2005. Les Etats-Unis sont donc en passe d’enfoncer le record de leur déficit commercial enregistré l’année dernière à 717 milliards de dollars. Seul sujet de consolation, le déficit commercial avec la Chine a très légèrement baissé en juillet à 19,6 milliards de dollars pour 19,7 milliards le mois précédent. Depuis le début de l’année, il s’élève toutefois à 121,3 milliards de dollars, en progression de 12,6% par rapport aux sept premiers mois de l’an passé. Il avait atteint en 2005 la somme record de 202 milliards de dollars. Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson doit se rendre en visite en Chine la semaine prochaine. Il va réitérer aux autorités chinoise les doléances de l’administration américaine sur la nécessité de réévaluer la devise chinoise pour mettre fin à l’avantage concurrentiel dont bénéficient, aux yeux de Washington, les exportations chinoises. La raison principale de l’aggravation de la balance commerciale en juillet provient de la facture pétrolière dont le déficit a atteint 25,6 milliards de dollars, ce qui est son deuxième plus haut niveau après celui de 25,8 milliards de dollars enregistré en mai. Les importations de pétrole ont atteint leur plus haut niveau à 28,5 milliards de dollars (27,1 milliards en juin) alors que les exportations ont très légèrement augmenté à 2,9 milliards de dollars après 2,7 milliards en juin. Le prix moyen du baril de pétrole était en juillet de 64,84 dollars, a précisé le ministère du Commerce.
“L’aggravation du déficit pétrolier en juillet n’est pas une surprise”, a toutefois tempéré Nigel Gault, de Global Insight. “La récente baisse des prix du pétrole implique que les Etats-Unis vont avoir une facture plus légère à l’avenir”, a-t-il ajouté. Les prix du pétrole s’affichaient mardi vers 15h30 GMT à 65,10 dollars, loin de leur record de 78,40 dollars atteint à la mi-juillet. Nigel Gault voit également un élément positif dans les dépenses des entreprises américaines pour importer des biens d’investissement. “Cela indique un fort rebond dans les dépenses en capital après le recul affiché au 2e trimestre. Les entreprises n’investiraient pas autant si elles n’avaient pas confiance dans les capacités de croissance de l’économie”, indique-t-il. Pour les autres principaux partenaires commerciaux, le déficit envers les les pays de l’Opep s’est creusé à 10,9 milliards (+6,5%). Le déficit avec l’Union européenne s’est lui aussi accru à 13,4 milliards (+48,4%) alors que celui avec le principal partenaire commercial des Etats-Unis, le Canada, a augmenté de 8,1% à 5,9 milliards de dollars. Avec le Mexique, la balance commerciale en juillet s’est traduite par un déficit de 5,1 milliards, en amélioration cependant par rapport aux 6,1 milliards enregistrés sur le mois précédent. “Si vous regardez l’appétit des Etats-Unis pour les produits étrangers, cela ne donne pas l’impression que les conditions économiques se détériorent vraiment”, a estimé l’économiste indépendant Joël Naroff. “Mais ce déficit est beaucoup trop important et doit être financé par des investisseurs étrangers qui achètent des actifs américains”, ajoute-t-il. Si la reprise de la croissance dans le reste du monde détournait ces investisseurs des Etats-Unis, le financement du déficit deviendra problématique et le dollar pourrait continuer à baisser, avertit Joël Naroff. |
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