Le pétrole clôture sous 64 dollars le baril, au plus bas depuis fin mars

 
 
SGE.MTY15.120906225337.photo00.quicklook.default-245x201.jpg
Des courtiers en énergie à la Bourse de New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[12/09/2006 22:53:55] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont clôturé mardi sous 64 dollars le baril, après avoir touché leurs niveaux les plus bas depuis fin mars, sur un marché rassuré par l’apaisement des tensions géopolitiques et ne redoutant pas, à court terme, d’interruptions d’approvisionnement du brut.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre a reculé de 1,85 dollar pour clôturer à 63,76 dollars.

Le baril a atteint en séance un nouveau plus bas depuis le 27 mars à 63,66 dollars, un niveau près de quinze dollars (19%) en dessous de son record historique de 78,40 dollars enregistré à la mi-juillet.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,56 dollar à 62,99 dollars sur l’échéance d’octobre. Il était auparavant tombé à 62,79 dollars, son plus bas niveau depuis le 24 mars, ce qui porte à près de 20% ses pertes depuis son record de 78,64 dollars du 7 août.

Les cours ont reculé pour la septième séance consécutive, sous l’effet de plusieurs nouvelles jugées “baissières” par les opérateurs.

“La plus marquante a été la proposition faite par l’Iran lundi, de suspendre temporairement (pendant deux mois) son programme d’enrichissement d’uranium”, a souligné Phil Flynn, d’Alaron Trading.

Téhéran s’est aussi dit mardi prêt à discuter d’une suspension de ses opérations d’enrichissement d’uranium, mais en excluant tout gel préalable de ce programme.

Du coup, “le marché juge désormais peu probable que des sanctions soient imposées à court terme”, a estimé James Williams, de WTRG Energy.

Le marché redoutait jusqu’ici que le quatrième producteur mondial d’or noir ne réponde à d’éventuelle sanctions de l’Onu en coupant ses exportations de brut.

Or “l’Iran semble adopter un ton plus conciliant au sujet de ses ambitions nucléaires (…) et les prix pourraient désormais tester le niveau de 60 dollars”, ont prédit les analyste de BMO Capital Markets.

Outre la dissipation de cette “menace”, les cours ont reculé mardi en réaction à des révisions en baisse des perspectives de demande énergétique. Dans son rapport mensuel, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a dit tabler sur une croissance de la demande mondiale de 1,3% cette année et 1,8% en 2007, contre des prévisions de 1,4% et 1,9% le mois dernier, citant notamment un ralentissement visible aux Etats-Unis et au Mexique.

Le département américain de l’Energie (DoE) a également revu en baisse sa prévision de croissance de la consommation mondiale de pétrole, à 1,2 million de barils par jour en 2006 et à 1,7 million de barils en 2007, en réponse à “une croissance plus faible que prévu de la demande dans les pays de l’OCDE”.

Lundi, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) a décidé de maintenir son plafond de production inchangé, à 28 millions de barils par jour, une décision largement anticipée mais qui, selon James Williams, “montre que le cartel s’attend à une baisse de la demande mondiale l’an prochain”.

Ces nouvelles ont, selon Phil Flynn, “supprimé les principales primes de risques”, qui avaient fait monter les cours à des niveaux record cet été.

Parmi les autres motifs d’inquiétude qui se sont dissipés, aucun ouragan n’a pour le moment menacé les infrastructures pétrolières du Golfe du Mexique, où est produit 25% du brut américain, alors que les opérateurs redoutaient une saison cyclonique dévastatrice.

Les investisseurs restaient néanmoins prudents face aux risques d’une nouvelle perturbation de la production de brut au Nigeria, les deux principaux syndicats du secteur pétrolier ayant annoncé le déclenchement mercredi d’une grève d’avertissement de trois jours pour protester contre l’insécurité et la violence dans le Delta du Niger (sud).

Dans le passé, les grèves de ce type au Nigeria ont eu peu d’impact sur la production, car les employés essentiels restaient souvent à leur poste ou étaient remplacés par des employés non syndiqués.

 12/09/2006 22:53:55 – © 2006 AFP