[13/09/2006 09:16:11] PARIS (AFP) Le conseil de surveillance de Safran réuni mardi soir n’a pris aucune des décisions radicales qui étaient attendues ces derniers jours, en particulier la cession de la téléphonie mobile ou une révocation du président du directoire Jean-Paul Béchat. La réunion a finalement été un “conseil a minima”, comme l’indiquait dans les dernières heures une source proche du gouvernement (l’Etat est actionnaire à hauteur de 31,3%). Les discussions ont porté essentiellement sur les comptes du premier semestre, publiés mardi soir, qui traduisent une baisse de 36,4% du bénéfice net à 133 millions d’euros, plombé notamment par le creusement des pertes de la branche Communications (-67 millions d’euros contre -11 M EUR un an plus tôt), qui comprend l’activité mobiles. Selon une source proche du dossier, le conseil n’a évoqué que lors de “questions diverses” les rumeurs qui ont couru ces derniers jours sur le projet de M. Béchat de céder la téléphonie mobile, et sur les tensions qui en résultent à la tête du groupe. Depuis la fusion du motoriste d’avions Snecma et de l’équipementier en télécommunications Sagem en mai 2005 le groupe, rebaptisé Safran, n’a jamais réellement fusionné les équipes, les activités et les cultures d’entreprise. Les divergences se sont aussi multipliées entre Jean-Paul Béchat, ancien patron de Snecma, et Mario Colaiacovo, président du conseil de surveillance et ancien patron de Sagem. Des sources proches du gouvernement estimaient en début de semaine que le départ de M. Béchat était “souhaitable”. De même source, l’Etat souhaiterait évincer M. Béchat “pour créer un choc positif” mais attendrait d’avoir trouvé un remplaçant pour agir. Le nom de Fabrice Brégier, actuel président d’Eurocopter (groupe EADS), est le plus souvent cité comme successeur possible, selon plusieurs sources proches du dossier. “Il ne s’est rien passé à part l’examen des comptes”, a indiqué à l’AFP un participant au conseil de surveillance. “On n’a aucunement abordé de question de personnes”, a-t-on ajouté de même source. “C’est M. Béchat qui annoncera les comptes mercredi matin” se contentait d’indiquer une autre source proche du dossier, tout en soulignant que le président du directoire devrait expliquer rapidement “quelles inflexions stratégiques” il souhaite pour le groupe. Un millier de salariés avaient manifesté dans l’après-midi devant le ministère de l’économie à l’appel de l’intersyndicale pour “dire non au démantèlement” de Safran, dont l’Etat reste principal actionnaire avec 31,3%. “On n’a pas annoncé de dossier ficelé de vente de la téléphonie mobile à ce conseil, mais la direction va devoir expliquer quelles sont ses stratégies, faute de quoi l’inquiétude des salariés ne cessera pas”, indiquait-on de source syndicale, à l’issue du conseil. Le ministre délégué à l’Industrie, François Loos, s’était efforcé dès lundi de calmer les craintes dans une lettre au député UMP d’Ille-et-Vilaine Daniel Prévost, l’assurant qu'”aucun projet de cession” de l’usine de téléphonie mobile Sagem de Fougères (Ille-et-Vilaine) n’était à l’ordre du jour du conseil. Safran aurait pourtant mandaté les banques Rothschild et UBS pour mettre en vente ses activité de téléphonie mobile, à la recherche de la taille critique (Sagem est 7e mondial avec 17,5 millions de mobiles vendus en 2005), selon des sources financières. |
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