[13/09/2006 10:04:13] ROME (AFP) Romano Prodi arrive mercredi en Chine pour une visite de six jours, accompagné d’une délégation de plusieurs centaines d’entrepreneurs, afin de donner un coup de fouet à la présence économique italienne, en retard par rapport à ses homologues européens. Le chef du gouvernement italien entend se démarquer du précédent gouvernement et relancer les relations entre les deux pays, refroidies par les déclarations de son prédécesseur Silvio Berlusconi sur les “enfants bouillis du régime communiste”. “Il s’agit d’une visite particulièrement importante, avec une stratégie complètement nouvelle sous l’aspect économique, politique et culturel durant laquelle le gouvernement aura de nombreuses rencontres institutionnelles”, a déclaré M. Prodi lors d’une conférence de presse. “La Chine est un pays ami et nous voulons qu’elle le soit de plus en plus”, a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement, escorté de plusieurs ministres, emmène une délégation de 700 entrepreneurs, essentiellement de PME, dont 400 auront des rencontres avec des partenaires potentiels. Ces entreprises seront conduites par le président du patronat italien Confindustria et de Fiat, Luca Cordero di Montezemolo. “La présence de l’Italie en tant que +système-pays+ est en retard par rapport aux autres grands pays européens”, explique-t-on à la Confindustria, rappelant que l’Italie est seulement le cinquième investisseur européen en Chine et que les efforts de promotion ont manqué jusque ici de coordination. “L’objectif est de donner aux PME, qui n’ont pas la capacité d’aller seules sur ce marché, l’occasion de prendre des contacts, de nouer des échanges commerciaux voire d’envisager des partenariats”, ajoute un responsable du patronat italien. Parmi les grandes groupes, Fiat signera officiellement l’accord de création d’une société commune dans les camions entre sa filiale Iveco et le chinois SAIC. Le groupe présentera aussi un nouveau modèle de voiture, la Perla, une berline produite avec son partenaire Nanjing Automobile. Un peu plus de 1.400 entreprises italiennes sont présentes en Chine, en grande majorité (83%) des grands groupes. L’Italie accuse un déficit commercial de 3,7 milliards d’euros avec la Chine mais a enregistré une accélération de ses exportations (+30%) en mai et juin. M. Prodi s’est aussi engagé à aborder des questions sensibles comme la protection des droits de l’homme, la protection des marques et les droits anti-dumping. Sur les droits de l’homme, “nous en parlerons aussi. Nous avons lancé un dialogue de façon empirique mais constructive, sachant que nous partons d’une histoire différente”, a-t-il dit. Concernant les droits anti-dumping, “l’Italie n’est pas un pays protectionniste mais la liberté de marché impose des règles qui doivent être respectées”, a souligné la ministre du Commerce international, Emma Bonino. La Commission européenne vient d’adopter des mesures antidumping temporaires visant les chaussures importées de Chine, l’un des secteurs cruciaux pour l’industrie italienne. Le gouvernement est aussi pressé par les industriels de la mode de plaider leur cause auprès de Pékin dans la lutte contre la contrefaçon. Romano Prodi entamera sa visite à Nanjing le 13 septembre pour un forum économique italo-chinois, se rendra ensuite à Canton, Tianjin et finira sa visite par Pekin où il rencontrera le Premier ministre Wen Jiabao et le Président Hu Jintao le 18. |
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